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Le Qatar demande à ses citoyens de modérer leurs dépenses

Le Cheick Al-Thani appelle ses compatriotes à cesser les dépenses "extravagantes"

Le Cheick Al-Thani appelle ses compatriotes à cesser les dépenses "extravagantes" - DREW ANGERER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

L'émir du Qatar appelle ses compatriotes à cesser les dépenses "extravagantes et le gaspillage". Car, pour la première fois depuis 15 ans, le petit émirat projette pour 2016 un déficit budgétaire de 12 milliards de dollars.

Fini les montres de luxe, les supercars et autres iPhone en diamants pour les Qataris? C'est en tout cas le souhait de l'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, qui a appelé ses compatriotes à relever les défis de la nouvelle réalité économique, marquée par la baisse des revenus pétroliers, en cessant les dépenses "extravagantes et le gaspillage".

Le souverain souhaite que les dépenses publiques soient faites dans un souci d'efficacité, tout en insistant sur l'achèvement des grands travaux, dont les infrastructures de la Coupe du monde 2022 de football. La nouvelle approche doit inclure "la culture de la planification, du travail", notamment auprès des jeunes, a dit l'émir qui s'exprimait à l'ouverture d'une nouvelle session du Conseil consultatif, la principale Assemblée, dont les membres sont désignés.

"Il y a des défis à relever dont ceux de la (culture) de la consommation chez les jeunes", a déclaré le jeune émir. "Sans cela, nous ne pouvons pas avancer car la richesse, par elle-même, ne suffit pas". "Nous avons réalisé beaucoup de choses et nous pouvons faire plus, mais nous devons le faire en tenant compte de la réalité des choses", a encore déclaré cheikh Tamim.

Un déficit budgétaire de 12 milliards de dollars en 2016

Le pétrole et le gaz ont fait du Qatar l'un des pays les plus riches du monde, mais la chute des prix a sérieusement affecté ce petit émirat du Golfe. L'émirat projette pour 2016 un déficit budgétaire de 12 milliards de dollars, le premier en 15 ans. Ce déficit devrait persister en 2017 et 2018 et le pays envisage, pour y remédier, des mesures d'austérité et l'introduction de la TVA.

En dépit des conséquences de la chute des prix du pétrole, l'émir a estimé que son pays continue à avoir une économie solide, en précisant que le taux de croissance a atteint 3,6% en 2015. Il a affirmé que son pays avait adapté ses plans de développement à l'impératif de "diversifier ses sources de revenus pour ne pas dépendre exclusivement du pétrole et du gaz". 

S.B. avec AFP