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Le Royaume-Uni renonce à réformer sa fiscalité

George Osborn a renoncé à sa réforme.

George Osborn a renoncé à sa réforme. - Ben Birchall - AFP

La réforme fiscale que préparait le gouvernement devait réduire les crédits d'impôts accordés aux plus démunis. Face aux critiques, George Osborne a préféré faire marche arrière.

"J'ai entendu les inquiétudes. Je les entends et je les comprends". George Osborne, ministre des Finances, a préféré renoncé. Le gouvernement britannique a, en effet, annoncé l'abandon d'une réforme fiscale qui devait réduire les crédits d'impôts accordés aux plus démunis, face aux critiques suscitées jusque dans son propre camp. "Le plus simple est d'abandonner ces changements" annoncés en juillet, a déclaré George Osborne dans le discours qu'il a prononcé à la Chambre des communes à l'occasion de la présentation du budget rectificatif.

Ces coupes auraient représenté 4,4 milliards de livres (6,2 milliards d'euros) dans les crédits d'impôts, des allocations qui permettent de compléter les revenus des travailleurs précaires et qui représentent une facture de 30 milliards de livres pour l'État. Elles entraient dans le cadre de vastes réductions de dépenses annoncées par le gouvernement qui prévoit de dégager un excédent d'ici à l'année budgétaire 2019-2020.

Aides sociales réduites

Mais cette réforme des crédits d'impôt était vigoureusement critiquée, non seulement par l'opposition travailliste mais aussi par une partie des conservateurs. Fin octobre, George Osborne avait subi un humiliant revers à ce sujet lorsque la Chambre haute du Parlement, la Chambre des Lords, avait refusé de voter cette baisse.

Le ministre des Finances, dont la décision a suscité la surprise parce qu'il défendait cette réforme jusque-là bec et ongles, a toutefois souligné qu'il prévoyait toujours de réduire de 12 milliards de livres les aides sociales, en utilisant d'autres leviers. Un organisme indépendant, l'Institute for Fiscal Studies, avait estimé que trois millions de familles auraient perdu en moyenne 1.000 livres par an si la réforme des crédits d'impôt avait été menée jusqu'au bout.

Réélus avec une majorité absolue aux élections législatives de mai, les conservateurs traditionnellement proches des milieux d'affaires étaient attaqués sur ce point, après s'être présentés pendant la campagne électorale aussi comme le parti des "gens qui travaillent".

D. L. avec AFP