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L'économie américaine n'est pas gelée par la vague de froid

Pendant une semaine, l'activité a été immobilisée aux Etats-Unis.

Pendant une semaine, l'activité a été immobilisée aux Etats-Unis. - -

Boutiques fermées, avions restés au sol: les températures polaires pourraient coûter 5 milliards de dollars aux Etats-Unis. Mais sur le long terme, l'impact devrait rester minime.

Les températures ont retrouvé peu à peu leurs moyennes de saison dans l'Est des Etats-Unis, jeudi 9 janvier. Après une semaine de gel des activités, la plus grande économie du monde devrait vite repartir.

Premier chiffre de pertes avancées par les analystes: 5 milliards de dollars. L'économie américaine a cependant encaissé des coups plus durs: le shutdown du gouvernement, l'année dernière, avait par exemple été évalué à 24 milliards de dollars.

Ce sont surtout les compagnies aériennes, qui ont dû annuler plus de 6.000 vols entre le 6 et le 7 janvier, et les commerces, qui n'ont pas pu ouvrir, qui vont subir les plus fortes pertes.

Les prix du gaz se stabilisent

Sur le plan de l'énergie, l'impact sera plus diffus. La hausse de la consommation n'a pas affecté le cours du gaz ou du pétrole. Pour que la vague ait un impact réel sur les prix des matières premières, "il aurait fallu que le froid dure beaucoup plus longtemps", estime Marc-Antoine Collard, économiste spécialiste Risques pays chez Société Générale.

La seule réelle hausse de prix concerne les marchés courts, puisque certains fournisseurs n'avaient pas prévu de stocks suffisants. Les prix ont parfois été multipliés par cinq sur ces marchés. Mais cette hausse s'est déjà résorbée.

D'ailleurs, le prix du gaz à long terme s'est stabilisé dans les deux dernières semaines, après avoir connu une hausse continue depuis le mois de novembre, liée à une augmentation de la demande.

Impact positif sur les oranges de Floride

De même, l'agriculture n'a pas été touchée. Les craintes reposaient notamment sur le blé, dont les Etats-Unis sont le premier producteur mondial. Selon Marc-Antoine Collard, "il s'agit de régions qui ont l'habitude de températures très froides, ce n'est pas comme s'il faisait moins 20°C à Paris", même s'il précise qu'il est un peu tôt pour évaluer l'impact sur la récolte de l'année prochaine.

En Floride, les producteurs d'orange craignaient pour leur récolte. Mais selon la radio américaine NPR, ils estiment aujourd'hui que ces quelques jours de froid auront rendu les fruits plus sucrés. "C'est presque une bénédiction", reconnaît Frankie Hall, Directeur de la Fédération des Fermes de Floride.

Joseph Sotinel