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L'Elysée reprend en main les affaires européennes

Emmanuel Macron, le secrétaire général adjoint de l'Elysée (photo), forme avec Philippe Léglise-Costa, le conseiller Europe, un tandem pro-européen".

Emmanuel Macron, le secrétaire général adjoint de l'Elysée (photo), forme avec Philippe Léglise-Costa, le conseiller Europe, un tandem pro-européen". - -

Le conseiller Europe de l'Elysée et le secrétaire général adjoint se rendent à Bruxelles ce 10 avril. A travers eux, la présidence mène directement les négociations avec l'Europe.

Ils sont deux, on les connaît peu, et pourtant, ils ont un rôle essentiel. Il s'agit de Philippe Léglise-Costa, le conseiller Europe de l'Elysée, et Emmanuel Macron, le secrétaire général adjoint, en charge des dossiers économiques. Ils vont à Bruxelles ce jeudi 10 avril. Ils vont aborder des sujets hautement stratégiques pour l'économie française: le pacte de responsabilité et la trajectoire des finances publiques.

Philippe Léglise-Costa arrive avec un pouvoir de négociation renforcé: outre son poste de conseiller Europe auprès du président, il devient secrétaire général aux affaires européennes. Ce cumul de deux fonctions essentielles dans les relations avec l'Europe ne s'est plus vu depuis les années 1980, sous François Mitterrand.

Un "tandem pro-européen"

François Hollande, qui avait promis de ne pas endosser le rôle d'hyper-président, semble pourtant, à la faveur du dernier remaniement, avoir repris les rênes du pouvoir. Comme la défense, les affaires étrangères ou les finances, les affaires européennes reviennent dans le domaine réservé de l'Elysée. Ces questions seront donc pilotées directement depuis le cabinet de François Hollande.

Et cela semble plaire à Bruxelles. Les deux émissaires français seront reçus ce jeudi par le chef de cabinet du président de la Commission européenne, son principal collaborateur, celui qui reçoit d'ordinaire les ambassadeurs. Ce haut fonctionnaire européen parle à leur propos d'un "tandem pro-européen" au cœur du pouvoir français. Il parle de "bonne nouvelle".

Une réaction qui fait l'effet d'un basculement intervenu au sein de la Commission sur la question d'un nouveau délai de réduction des déficits. Comme si, avec Philippe Léglise-Costa et Emmanuel Macron, il était désormais possible de discuter de l'élaboration d'un nouveau calendrier d'assainissement des comptes français.

Pas de délai... Pour l'instant

A ce titre, BFM Business s'est procuré un email instructif. Il émane d'un fonctionnaire de la Commission chargé du suivi de la France, dont l'argumentaire, rédigé après le discours de politique générale de Manuel Valls, est à usage interne.

"Les mesures de baisses des cotisations des entreprises vont dans le bon sens", peut-on y lire. Mais "les 50 milliards d'euros d'économies ne suffiront pas pour baisser le déficit et pour financer les annonces", poursuit l'auteur. "Notre ligne est, pour l'instant, que la France doit respecter ses engagements".

Tout est dans ce "pour l'instant". De guerre lasse, il écrit un peu plus loin : "combien de fois, ils ont annoncé des reformes à moyen et long terme, qui ont été enterrées par la suite…"

Benaouda Abdeddaïm et N.G.