BFM Business
Economie et Social

La lourde ardoise de Londres envers l'UE cachée par les pro-Brexit

Contrairement à ce que promettaient les défenseurs du Brexit, la sortie de l'UE va coûter cher au Royaume-Uni.

Contrairement à ce que promettaient les défenseurs du Brexit, la sortie de l'UE va coûter cher au Royaume-Uni. - Isabel Infantes - AFP

Pour solder leur présence dans l'Union européenne, et se dédouaner de leurs engagements envers celle-ci, les Britanniques devront verser entre 25 et 73 milliards d'euros à l'Europe.

Entre 25 et 73 milliards d'euros. C'est dans cette fourchette qu'est comprise la somme que devra verser le Royaume-Uni à ses partenaires européens pour espérer un accord satisfaisant sur l'après-Brexit. Cette fourchette est le résultat du calcul d'un groupe de réflexion bruxellois, le Mouvement pour la réforme en Europe, avec le correspondant local du Financial Times.

La fourchette est large, et les marges de négociation peuvent être infinies. Mais dans tous les cas, la somme des engagements pris par Londres en tant que membre de l'Union est considérable et l'addition pour s'en dédouaner salée. Elle recouvre en particulier deux types de dépenses: la part du Royaume-Uni dans les programmes dits de "cohésion", impliquant des transferts auprès des pays membres les moins riches, et sa quote-part dans l'abondement du généreux régime de retraite des fonctionnaires de l'Union.

Le mensonge des pro-Brexit éclate au grand jour

La discussion s'annonce d'autant plus houleuse qu'à Bruxelles, nombreux sont ceux qui veulent faire de sa conclusion un préalable à tout accord sur l'après-Brexit. Tandis que Londres, qui n'a découvert que tardivement le sujet, souhaiterait que cette négociation se tienne en parallèle de celles concernant le Brexit proprement dit.

Surmonter ce différend pour éviter un capotage immédiat du marchandage post-Brexit sera une tâche délicate pour le négociateur européen Michel Barnier, et le ministre britannique compétent. À charge pour celui-ci d'expliquer au grand public ce dossier totalement inconnu de lui, et en totale contradiction avec les positions des défenseurs du Brexit, mensongères à dessein, selon lesquelles le Brexit épargnerait au pays 350 millions de livres de dépenses européennes par semaine.

Philippe Mudry (Agefi), édité par N.G.