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Les créanciers de la Grèce hésitent à lui verser les 2 milliards promis

Alexis Tsipras en compagnie de Pierre Moscovici, Commissaire européen aux Affaires économiques.

Alexis Tsipras en compagnie de Pierre Moscovici, Commissaire européen aux Affaires économiques. - Louisa Gouliamaki - AFP

Des divergences persistent entre les deux parties sur certaines réformes douloureuses à mettre en oeuvre. Une réunion a lieu lundi, alors que les deux milliards d'euros du plan d'aide auraient déjà dû être versés en octobre.

Le long et pénible redressement de la Grèce se poursuit, mais se heurte au scepticisme de ses créanciers. Athènes risque en effet de devoir encore attendre avant de recevoir les deux milliards d'euros promis en échange de réformes, tant les divergences restent importantes sur certaines mesures douloureuses.

"Je ne crois pas qu'il y aura un feu vert lundi" au déboursement de cette tranche d'aide, qui dépend de la mise en oeuvre d'une première série de réformes souvent douloureuses pour Athènes, a ainsi confié vendredi une source européenne proche des discussions.

Cette somme aurait déjà dû être versée en octobre, avant un autre versement prévu pour avant la fin de l'année d'un milliard d'euros sur les 86 milliards du plan d'aide décidé au cours de l'été.

Les ministres des Finances de la zone euro se retrouvent lundi après-midi à Bruxelles pour leur réunion mensuelle au cours de laquelle la Grèce risque une nouvelle fois d'occuper les débats. Il y a encore quelques jours, le climat était à l'optimisme. "Je pense que nous allons trouver un compromis d'ici à la fin de la semaine afin que l'Eurogroupe du 9 novembre soit un succès", avait déclaré mardi Pierre Moscovici, le commissaire européen aux Affaires économiques, pendant une visite à Athènes.

Les saisies immobilières au coeur des discussions

Mais vendredi, le ton n'était plus le même. Sa porte-parole estimait que la réunion serait "une occasion de faire le point sur les avancées". Rien de plus. "Le travail continue, tant sur le plan technique que politique. Des progrès sont faits chaque jour", a-t-elle ajouté.

Les divergences entre Athènes et ses créanciers portent principalement sur le règlement des arriérés fiscaux et en matière de cotisations sociales, ainsi que sur la question de la saisie des résidences principales. Les créanciers réclament des mesures pour faciliter les saisies immobilières, mais Athènes résiste, et veut maintenir certaines des dispositions permettant d'en protéger la majorité des ménages endettés.

Les discussions portent concrètement sur la valeur-plafond en-dessous de laquelle une résidence principale ne pourra pas être saisie. Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a appelé dimanche le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel, ainsi que le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker pour répéter que la position d'Athènes était "compatible" avec l'accord de sauvetage trouvé en juillet, et qu'elle était cruciale pour "maintenir la cohésion sociale", selon un communiqué de ses services.

Parmi les autres points sensibles, figurent la hausse de la TVA dans les îles grecques et dans l'enseignement privé, et le prix minimum des médicaments génériques.

Y.D. avec AFP