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Les États-Unis reconnaissent que la Chine ne manipule pas sa monnaie

L'administration Trump affirme qu'"aucun grand pays partenaire" n'a manipulé sa monnaie.

L'administration Trump affirme qu'"aucun grand pays partenaire" n'a manipulé sa monnaie. - ^Saul Loeb - AFP

Washington a admis que la Chine et la Corée du Sud ne manipulaient pas leurs monnaies. Mais l'administration Trump a placé les deux pays sous surveillance, comme l'Allemagne, le Japon, la Suisse, et l'Inde.

L'administration Trump a conclu que ni la Chine ni la Corée du Sud ne manipulaient leurs monnaies mais a placé ces pays sous surveillance de même que l'Allemagne, le Japon, la Suisse, et un nouveau venu, l'Inde. Selon un rapport semestriel publié par le Trésor américain, Washington affirme qu'"aucun grand pays partenaire" n'a manipulé sa monnaie, ni rempli les critères d'échanges commerciaux qui pourraient le faire sanctionner par le Congrès.

Alors que l'administration américaine est en plein bras de fer commercial avec ses grands partenaires, le rapport passe au crible les pratiques de six pays qui accumulent des excédents vis-à-vis des États-Unis. "Malgré l'accélération de la croissance mondiale, le déficit commercial des États-Unis s'est creusé en 2017, surtout parce que la croissance de la demande intérieure de nos grands partenaires est à la traîne par rapport à celle des États-Unis", indique le rapport. "Des barrières contre le commerce et l'investissement persistent au sein de nombreuses économies", ajoute le document.

"Risque pour la croissance à long terme"

Sur la Chine, qui n'a pas été officiellement épinglée par le Congrès pour la manipulation du yuan depuis 1994, l'administration Trump constate même que "la monnaie chinoise a évolué vis-à-vis du dollar dans une direction qui devrait aider à réduire le déficit commercial avec les États-Unis". Malgré ce satisfecit, Washington déplore que l'économie chinoise s'éloigne "de plus en plus" de l'économie de marché "ce qui pose des risques pour ses partenaires commerciaux et la croissance mondiale à long terme". Le déficit américain des échanges de biens avec la Chine a grimpé de 28 milliards de dollars l'année dernière, pour monter à 375 milliards.

L'Inde est, cette année, ajoutée à la liste des pays dont Washington surveille les pratiques commerciales car son excédent commercial avec les États-Unis a atteint un record à 28 milliards de dollars dont 23 milliards pour les seuls biens. Le rapport souligne que l'Inde est intervenue sur le marché des changes mais cela n'a pas empêché la roupie de s'apprécier de 6,4% l'année dernière.

"L'excédent massif" de l'Allemagne

À propos de l'Allemagne, qui affiche le plus important excédent des comptes courants au monde (299 milliards de dollars en 2017), le Trésor déplore "la quasi-absence de progrès dans la réduction de son excédent massif depuis trois ans". L'Allemagne "devrait prendre des mesures pour débrider la consommation et l'investissement intérieur", martèle l'administration américaine.

À propos de la Suisse, Washington somme les autorités helvétiques d'être plus transparentes sur leurs interventions sur le marché des changes, alors que le franc suisse s'est un peu déprécié fin 2017. Son taux de change effectif réel n'est que de 3% au-dessus de sa moyenne au cours des 20 dernières années, relève le rapport.

Sur la Corée du Sud, l'administration américaine a noté qu'il y avait eu "une accélération préoccupante des interventions" sur le marché des changes même si celles-ci n'ont pas réussi à enrayer l'appréciation du won face au dollar.

Sur le Japon, dont l'excédent commercial avec Washington a encore progressé à 69 milliards de dollars en 2017, le rapport relève que malgré une appréciation du yen cette année, déplorée par les autorités japonaises, celles-ci ne sont pas intervenues sur le marché des devises depuis six ans.

D. L. avec AFP