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Letta: "l'Italie se meurt par la faute de la seule austérité"

Enrico Letta a tenu son premier discours devant le Parlement italien, lundi 29 avril.

Enrico Letta a tenu son premier discours devant le Parlement italien, lundi 29 avril. - -

Enrico Letta, le nouveau président du Conseil italien, a tenu son premier discours devant la Chambre des députés, ce lundi 29 avril. Plaidant pour une politique de relance, il a effectué plusieurs annonces symboliques.

Le message qu'a voulu faire passer Enrico Letta, le fraîchement nommé président du Conseil italien, est clair. Les politiques de relance de la croissance ne peuvent plus attendre dans la péninsule qui "se meurt" à cause des politiques d'austérité, selon lui.

"L'Italie se meurt par la faute de la seule austérité. Les politiques en faveur de la relance ne peuvent plus attendre", a-t-il déclaré, lundi 29 avril, dans un discours très attendu devant la Chambre des députés.

"Au niveau des institutions européennes, nous individualiserons les stratégies pour arriver à la croissance sans compromettre l'assainissement des finances publiques", a-t-il poursuivi.

Avant de se vouloir rassurant: "la réduction de la pression fiscale sans endettement sera un objectif permanent de ce gouvernement dans tous les domaines", a-t-il dit.

Enrico Letta veut "une marge de manœuvre" supérieure dans les négociations avec l'UE

Puis il a adressé un message à l'adresse de l'Europe qui, selon lui, "est en crise de légitimité et au moment où les citoyens en ont le plus besoin elle doit redevenir un moteur de croissance durable".

Afin de démontrer que son gouvernement est "européen et "européiste"", c'est-à-dire partisan du fédéralisme européen, Enrico Letta a déclaré que ses premiers déplacements seraient à "Bruxelles, Berlin et Paris".

Puis il a assuré que l'Italie "respecterait les engagements" pris envers l'UE, mais qu'elle espère grâce à ce respect "avoir une marge de manoeuvre" supérieure dans ses négociations avec la Commission européenne pour pouvoir financer des politiques de relance économique.

Suppression des salaires des ministres également députés

Il a ensuite annoncé la suspension du paiement de la quote-part, prévue en juin pour le très impopulaire impôt foncier sur la résidence principale, instauré par le gouvernement de son précésseur Mario Monti. Le nouveau dirigeant a également promis "une réforme complète" du système des impôts.

Autre annonce forte, même si elle relève du symbole: la suppression des salaires des ministres, qui sont également députés.

Enfin, le président du Conseil s'est donné 18 mois pour réussir. Dans le cas contraire, ce dernier "en tirera les conséquences". "La seule issue possible est le succès", a-t-il conclu.

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Y.D.