IOR: un Français dirige la banque du Vatican
La ré-angélisation de la Banque de Dieu va être opérée par un Français. Jean-Baptiste de Franssu, a été nommé le 9 juillet nouveau directeur de l'institut pour les œuvres de religion (IOR), plus souvent désigné comme la banque du Vatican.
Dans ses missions: rendre sa blancheur virginale à l'organisation où se sont succédé les scandales de blanchiment d'argent, y compris issu des affaires de la mafia, les malversations sur la gestion des comptes, et même les meurtres.
Ce travail, entamé par Benoît XVI, est l'une des priorités du Pape François. Jean-Baptiste de Franssu, catholique pratiquant de 51 ans, avait d'ailleurs siégé à la commission chargée à l'été 2013 de passer au peigne fin les dysfonctionnements du Vatican.
Un profil de technicien
Loin d'être un homme d'Eglise, il a suivi des études de commerce à Reims, est devenu PDG d'un cabinet de conseil en fusion acquisition à Bruxelles, puis directeur d'une société d'investissement américaine et même directeur de la caisse des dépôts à la fin des années 80.
Un technicien, qui désigne le pape comme un "grand chef d'entreprise aux idées claires". Exactement ce que recherchait les services de la papauté. Depuis son intronisation le pape François multiplie en effet le recours à des laïcs, des consultants issus de la société civile.
Peter Sutherland de l'Organisation mondiale du commerce, a expliqué aux cardinaux comment fonctionner, Clemens Börsig, du conseil d'administration de la fondation Deutsche Bank, siège aussi à l'IOR, la juriste américaine Mary Ann Glendon, s'engage aussi au Vatican, etc.
Gagner de l'argent, mais pour aider les pauvres
Jean-Baptiste de Franssu, spécialiste de la gestion, va créer un véritable "Vatican asset managment". Le but: "gagner de l'argent évidemment", mais "pour permettre au Saint-Père et à l'Eglise d'aider les pauvres et à la propagation de la foi", précise-t-il sur Europe 1 ce 10 juillet.
L'IOR va retrouver ses deux métiers fondamentaux: "offrir des services en matière de paiements bancaires pour les congrégations et les diocèses de par le monde, et les personnes qui travaillent au Vatican", et "gérer le patrimoine de ces institutions et de ces particuliers".
Le travail a déjà commencé: "si vous n'êtes pas un employé ou un retraité du Vatican, vous ne pouvez déjà plus avoir un compte au sein de l'institut IOR". En 2013, la banque de Dieu, qui publiait ses comptes pour la première fois, indiquait avoir 18.900 clients pour plus de 7 milliards d'euros de passif. Aujourd'hui, après avoir fait le tri, elle revendique 15.500 détenteurs pour 6 milliards d'euros à gérer.