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La renaissance de l'Irlande profite à l'Europe

L'Irlande pousse les taux de financement des Etats périphériques de la zone euro vers la normalisation (Photo: une femme traverse en bicyclette le quartier d'affaires de Dublin)

L'Irlande pousse les taux de financement des Etats périphériques de la zone euro vers la normalisation (Photo: une femme traverse en bicyclette le quartier d'affaires de Dublin) - -

Le "tigre celtique" reprend de la vigueur: ses taux de financement baissent, sa notation s'améliore, son activité reprend. Une embellie qui profite à tous les pays de la zone euro, sauf peut-être à la France.

L'Irlande n'en finit pas de donner des signes de renaissance sur les marchés. Le dernier symbole date de vendredi 17 janvier, quand l'agence de notation Moody's a annoncé rehausser la note de crédit du pays en la sortant de la catégorie spéculative pour la placer en catégorie d'investissement, avec perspective positive. Une décision qui résulte de la chute des rendements de toutes les obligations du pays.

Le plus impressionnant est son taux à cinq ans, qui se replie à 1,66%, un plus bas historique depuis que le pays est en zone euro! L'Irlande a, en effet, été l'un des premiers pays à adopter la monnaie unique, le 1er janvier 1999. Son taux de refinancement sur cette période se situe même en deçà du cinq ans suédois, un pays pourtant bien mieux noté.

Pour le 10 ans, ce taux atteint 3,2%, bien en dessous des 10 ans espagnols et italiens. A titre de comparaison, la France a fini à 2,4% sur son émission de dette, lundi 20 janvier. Le pays tout juste affranchi de sa tutelle internationale s'approche donc du niveau de pays "cœur" de la zone euro.

Les taux se normalisent en Irlande, Espagne et Portugal

L'Irlande rattrape son retard à vitesse grand V. Encore une fois, le pays est l'un des seuls au monde à avoir sortie un indice PMI (prévisions de commandes des directeurs d'achats) au-dessus des 60 points quand la plupart en zone euro, dont l'Hexagone, tourne autour des 50 points, le seuil qui délimite la phase de rétractation de celle d'expansion. Tous ces signes laissent à penser que le "tigre celtique" se trouve bien au-delà d'une simple correction.

Une renaissance d'autant plus encourageante que, depuis la fin de l'année dernière, l'Irlande donc, mais aussi l'Italie, l'Espagne et d'une certaine manière le Portugal, ces pays qui généraient le plus de craintes, sont aujourd'hui ceux qui participent le plus au processus de normalisation des taux en zone euro.

Une embellie qui devrait profiter a tout le monde, en allégeant les coûts de refinancement moyen. Sauf peut-être à la France. A partir du moment où le papier italien, espagnol, portugais et irlandais devient aussi fiable que celui de la France tout en offrant un peu plus de rendement, la tension sur les taux de la dette française pourrait se faire sentir.

Antoine Larigaudrie et BFMbusiness.com