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L'UE stoppe ses prêts à Moscou, la Russie menace l'Ukraine

La Russie, un des premier bénéficiaire mondial des programmes de la Berd, est à l'honneur lors d'une exposition pour le congrès annuel de l'organisation à Kiev en 2008.

La Russie, un des premier bénéficiaire mondial des programmes de la Berd, est à l'honneur lors d'une exposition pour le congrès annuel de l'organisation à Kiev en 2008. - -

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement a annoncé ce 23 juillet suspendre ses prêts à la Russie. Moscou fait de son côté pression sur Kiev pour l'empêcher de signer un accord commercial avec l'UE.

Les intimidations continuent dans le cadre de la crise ukrainienne. L'étau se resserre autour de Moscou, qui réplique, ce mercredi 23 juillet. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) a annoncé mercredi geler ses nouveaux prêts à la Russie.

"Une majorité des membres du conseil d'administration, dont des représentants des Etats membres de l'Union européenne et plusieurs actionnaires extra-communautaires, ont clairement indiqué à l'administration de la Berd que, pour le moment, ils ne seraient pas en mesure d'approuver de nouveaux projets d'investissement en Russie", peut-on lire dans un communiqué.

Moscou est l'un des plus importants bénéficiaires des programmes de la Berd. Le Kremlin a en effet reçu en 2013 1,8 milliard d'euros de prêts de l'institution, et a représenté 19% de ses investissements sur les six premiers mois de 2014. La Banque européenne d'Investissement (BEI) lui a en outre promis plus d'un milliard d'euros.

un quart des exportations ukrainiennes vers la Russie

Un peu plus tard, Moscou a menacé l'Ukraine de mettre des freins à leur coopération commerciale si le pays signe un accord commercial avec l'Union européenne. Les autorités russes ont d'abord prévenu qu'elles quitteraient les consultations tripartites sur l'application de l'accord entre l'Ukraine et l'Union européenne si Kiev le ratifiait en l'état.

Kiev a indiqué vouloir ratifier rapidement ce texte, signé le 27 juin à Bruxelles. Le ministre de l'Économie russe, Alexeï Oulioukaev a prévenu: "Si l'Ukraine entreprend de telles actions, nous considérerons que nous ne sommes plus tenus par l'obligation de participer aux consultations et pourrons prendre des mesures unilatérales pour défendre nos intérêts économiques".

"Le sujet de ces consultations est justement le contenu du texte de l'accord", a souligné le ministre, à propos de ces pourparlers ouverts le 11 juillet entre hauts représentants de l'Union européenne, de la Russie et de l'Ukraine.

Cet accord commercial vise notamment à supprimer l'essentiel des barrières douanières entre l'Ukraine et les pays de l'UE. La Russie craint une arrivée de produits fabriqués dans l'UE, via l'Ukraine, au détriment de sa production nationale.

Moscou menace aussi, en creux, de supprimer les conditions commerciales privilégiées bénéficie l'Ukraine. Dans le cadre de la Communauté des États indépendants (CEI) qui associe plusieurs ex-républiques d'URSS, Kiev jouit d'un régime préférentiel pour ses exportations vers la Russie. Or un quart des ventes hors frontières de l'Ukraine vont vers la Russie.

N.G. avec agences