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Mario Draghi: la France a besoin de "stabilité fiscale"

Mariod Draghi souhaite que la France continue sur le chemin des réformes.

Mariod Draghi souhaite que la France continue sur le chemin des réformes. - -

Le président de la Banque centrale européenne estime que la France a fourni de gros efforts, dans une interview au JDD de ce 15 décembre. Mais il estime qu'il y a du chemin à faire, notamment dans la poursuite de réformes.

Bien, mais doit continuer à persévérer. C'est en substance la mention que Mario Draghi décerne à la France. Dans une interview accordée au Journal du Dimanche de ce 15 décembre, le président de la Banque centrale européenne (BCE), loue les "gros efforts " engagés par la France.

"L'important est de continuer sur le chemin des réformes. Le gouvernement et les Français le savent", a déclaré Mario Draghi, interrogé sur la situation du pays.

Pour lui, "la compétitivité reste insuffisante et le redressement des comptes publics ne peut plus reposer sur la hausse des impôts. La France a besoin de retrouver une stabilité fiscale pour que les entreprises recommencent à investir". Il rejoint en cela les voeux que Louis Gallois, Commissaire général à l'investissement, ou encore Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France.

L'Allemagne reste un "exemple à suivre"

Interrogé a contrario sur la bonne santé de l'Allemagne, qui vient de relever ses prévisions de croissance pour 2014, le patron de la BCE met en avant que la première économie de la zone euro "va mieux que ses voisins parce qu'elle s'est donnée les moyens d'être plus compétitive grâce à des réformes structurelles courageuses".

Rendant hommage notamment aux réformes du marché du travail conduites sous l'ancien chancelier social-démocrate Gerhard Schroeder, il estime que le pays "reste un exemple à suivre", même s'il "ne doit pas se reposer sur ses lauriers et (...) doit favoriser l'investissement, notamment dans ses infrastructures". 

Revenant également sur les critiques fréquentes d'orthodoxie de la BCE, Mario Draghi se défend en rappelant le mandat de l'institution, dont la "principale mission" de l'institution reste de "maintenir la stabilité des prix". "Dans la mesure où nos actions stabilisent l'économie, elles contribuent à la réduction du chômage", souligne-t-il également.

"Mais nous ne pouvons pas réduire le niveau structurel de chômage qui dépend du bon fonctionnement du marché du travail", ajoute-t-il.. Interrogé par ailleurs sur l'opportunité de faire baisser l'euro face au dollar pour le rendre plus compétitif, Mario Draghi récuse toute "envie de spéculer sur la bonne parité euro-dollar". "Un taux de change élevé a des conséquences sur la croissance et l'inflation en Europe", reconnaît-il, tout en ajoutant n'avoir "pas d'objectif de change".

C.C. avec AFP