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Medvedev (Gazprom): "il n'y aura aucune augmentation du gaz"

Alexandre Medvedev, le vice-président de Gazprom, a accordé un entretien exceptionnel à BFM Business.

Alexandre Medvedev, le vice-président de Gazprom, a accordé un entretien exceptionnel à BFM Business. - -

Le vice-président de Gazprom était l'invité exceptionnel de BFM Business, ce mercredi 23 avril. Il a longuement évoqué la situation en Ukraine, mais aussi la stratégie du groupe.

Lorsqu'on évoque la situation en Ukraine et ses conséquences, Alexandre Medvedev ne se départit pas de son calme froid. "Nous sommes très préoccupés mais nous espérons que ça n’ira pas jusqu’à une guerre. Il n’y aura même pas de guerre du gaz. Notre seul intérêt est de pouvoir fournir du gaz à nos clients, mais nos possibilités de remplir nos obligations sont malheureusement menacées actuellement", a ainsi déclaré le vice-président de Gazprom, au micro de BFM Business.

Le dirigeant russe s'est toutefois dit préoccupé par "plusieurs facteurs. Le premier, c’est évidemment la dette accumulée par Naftogaz (une compagnie ukrainienne, ndlr), qui n’a apparemment pas l’intention de payer. Cet endettement est à l’heure actuelle de 2,2 milliards de dollars et si le 7 mai nous n’avons pas de paiement pour le mois d’avril, le montant de la dette s’élèvera à 3,5 milliards de dollars", a-t-il affirmé.

"On se demande où l'Ukraine va trouver l'argent"

Mais, plus que l'endettement, il existe un autre problème. "Pour que l’automne et l’hiver se passent bien, il va falloir commencer à pomper le gaz dans les stockages souterrains de l’Ukraine. Il s’agit de 10 milliards de mètres cubes, qui devront être payés. Or, on sait que l’Ukraine ne paye même pas les fournitures courantes. On se demande où l’Ukraine va prendre l’argent", s'est-il interrogé.

Alexandre Medvedev a également tenu à rassurer les pays européens, qui craignent un défaut dans l'approvisionnement du gaz russe. "Il y a un contrat en vigueur, qui couvre la fourniture et le transit du gaz. De plus nous disposons maintenant d’un gazoduc (Northstream) qui nous permet de fournir du gaz à l’Europe sans passer par un pays tiers", a-t-il rappelé.

La capitalisation boursière de Gazprom est "sous-évaluée"

Même chose en ce qui concerne le prix du gaz: "il est un peu naïf de penser que nous pouvons agir sur le prix du gaz de manière unilatérale. Les discussions se font toujours entre partenaires. Autrement dit, il n’y aura aucune augmentation du gaz", a-t-il assuré.

Enfin, le dirigeant a évoqué la capitalisation boursière de Gazprom, passée de 360 milliards de dollars il y a quelques années, à 90 milliards actuellement. "La capitalisation boursière est en dessous de tout ce que l'on peut imaginer, et ne correspond à aucun critère économique ou financier. Il y a manifestement une sous-évaluation. Nous voulons que la capitalisation augmente car nous pensons à nos actionnaires, mais il y a des facteurs politiques…"

Y. D.