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Même les Américains ne croient plus à l'American Dream

Les conditions économiques s'améliorent au pays d'Oncle Sam, mais pas pour tous.

Les conditions économiques s'améliorent au pays d'Oncle Sam, mais pas pour tous. - Spencer Platt - Getty Images North America - AFP

Aux Etats-Unis, la population a de plus en plus de mal à croire qu'elle pourrait faire fortune grâce à son travail aujourd'hui qu'au lendemain de la crise financière, selon un sondage paru mercredi.

Le rêve du self-made man américain s'effrite. Alors même que l'économie repart Outre-Atlantique (321.000 emplois créés aux Etats-Unis au mois d'octobre), les Américains sont de moins en moins nombreux à croire au "rêve américain", selon un sondage publié par le New York Times mercredi 10 décembre.

Seuls 64% des Américains pensent qu'il est possible "de commencer pauvre, de travailler dur et de devenir riche", selon ce sondage. En 2009, en pleine crise financière des sub-primes, ils étaient encore 72% à croire à cette possibilité.

"Les dés sont pipés"

Les bons indicateurs économiques font dire à près de 50% de la population que leur pays est dans une "bonne situation économique", en hausse de 9% par rapport à l'année dernière. En revanche, ils sont 6 sur 10 à estimer que leur situation personnelle stagne. Trois quarts d'entre eux se préoccupent de savoir comment ils financeront leur retraite.

"Pour les plus pauvres, mais aussi pour le bas de la classe moyenne, les dés sont pipés", explique au quotidien américain un habitant de l'Ohio, un état du Nord des Etats-Unis où l'industrie s'est effondrée dans les dernières années.

Et au pays du libéralisme, les régulations paraissent toujours trop nombreuses: 54% des sondés pensent qu'il y a "trop de régulations, ce qui interfère avec la croissance économique", et 38% qu'il n'y a "pas assez de régulations, qui créent des inégalités de fortune".

32% à n'avoir "aucune confiance" en Wall Street

La crise économique s'éloigne, mais les Américains continuent de se méfier des marchés financiers. 70% d'entre eux les trouvent "risqués", alors qu'ils étaient 79% en 2008.

En revanche, la confiance n'est pas rétablie avec Wall Street: ils sont 32% à dire n'avoir "aucune confiance" dans les banquiers de Wall Street ou les courtiers, alors qu'ils ne sont que 9% à ne pas avoir confiance en leur banque personnelle.

Les Américains restent malgré tout encore un peu plus optimistes que les Français: en 2013, seuls 58% des habitants de l'Hexagone pensaient qu'il était possible de faire fortune en France, selon une étude des Echos.

J.S