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Michel Temer ne renonce pas à sa réforme controversée des retraites

Michel Temer veut repousser l'âge du départ à la retraite des Brésiliens.

Michel Temer veut repousser l'âge du départ à la retraite des Brésiliens. - Evaristo Sa - AFP

Lors de son allocution de Noël, le président brésilien a une nouvelle fois appelé le Congrès à voter cette réforme, décriée par la population mais réclamée par les marchés.

Michel Temer a de nouveau appelé le Congrès à voter son projet de réforme controversée des retraites, dimanche soir lors de son allocution de Noël retransmise sur les chaînes de radio et télévision.

Faisant référence à l'adoption mardi en Argentine d'une impopulaire réforme du système de retraites, qui a donné lieu à de violents affrontements à Buenos Aires entre manifestants et policiers, le président brésilien a fait valoir qu'il ne s'agissait pas d'une question "idéologique ou partisane" mais de "l'avenir du pays afin de garantir que les retraités d'aujourd'hui et ceux de demain puissent recevoir leurs pensions".

Réclamée ardemment par les marchés, décriée par la population, mal-aimée jusqu'au sein de la majorité, la réforme des retraites est considérée comme l'un des grands chantiers de Michel Temer depuis son arrivée au pouvoir il y a plus d'un an, après la destitution de la présidente de gauche Dilma Rousseff.

Cette réforme est considérée comme cruciale pour garder les déficits sous contrôle. Elle prévoit en particulier 40 années minimum de cotisation pour une retraite à taux plein et le relèvement de l'âge minimum du départ à la retraite à 62 ans chez les femmes et 65 ans chez les hommes.

Mais un soutien parlementaire est loin d'être acquis pour un gouvernement fragilisé par les scandales de corruption qui éclaboussent directement Michel Temer.

Popularité en berne

Les parlementaires brésiliens sont réticents à adopter une réforme impopulaire à quelques mois de l'élection présidentielle d'octobre 2018 et ont déjà édulcoré le texte. Et mi-décembre, le Congrès a repoussé le vote à février prochain, contre la volonté de Michel Temer.

Éludant toute référence aux scandales, le président brésilien a préféré dimanche souligner les avancées enregistrées en 2017 en matière économique.

Première économie d'Amérique latine, le Brésil a enregistré une croissance de 0,6% sur les neuf premiers mois de 2017 par rapport à la même période de 2016, après deux années de récession (le produit intérieur brut avait chuté de 3,5% en 2015 et de 3,6% en 2016). Mais la popularité du président reste en berne: dans un récent sondage, 71% des Brésiliens se disaient en désaccord avec sa politique. "

Nous n'adoptons pas des modèles populistes, et ne cachons pas la réalité", s'est-il défendu dimanche, jugeant qu'"il ne sert à rien d'attendre des miracles ou des sauveurs de la patrie".

Agé de 77 ans, il a confirmé à plusieurs reprises qu'il ne se présenterait pas à l'élection présidentielle de l'année prochaine.

Y.D. avec AFP