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Migrants: Bruxelles fait un geste pour les pays qui tendent la main

Jean-Claude Juncker veut l'implication des pays européens.

Jean-Claude Juncker veut l'implication des pays européens. - Thierry Charlier - AFP

Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, fustige les pays qui ne s'impliquent pas assez dans la crise des migrants. Et il promet une certaine clémence pour ceux dont le budget dérape s'ils ont fait un "effort extraordinaire" envers les réfugiés.

Jean-Claude Juncker tente d'amadouer les pays européens pour qu'ils agissent face à la crise des migrants. Le président de la Commission européenne a fait miroiter mardi une certaine clémence de Bruxelles, en cas de dérapage budgétaire, aux pays "faisant un effort extraordinaire" face à la crise migratoire, lors d'un débat devant le Parlement européen. "Si un pays fait un effort extraordinaire, il doit y avoir une interprétation conforme à cet effort extraordinaire", a plaidé le chef de l'exécutif européen.

L'Italie, l'Autriche, pays en première ligne de la crise des réfugiés du fait de leur situation géographique, mais aussi la Belgique, ont demandé à Bruxelles d'appliquer une clause du pacte de stabilité qui permet au déficit public "en cas d'événements exceptionnels" de dépasser le plafond de 3% du Produit Intérieur Brut (PIB) sans encourir de procédures de sanctions. "La Commission (...) a fait savoir aux Etats membres que lorsqu'il s'agit de qualifier les dépenses budgétaires qui sont affectées à la crise des réfugiés nous allons appliquer (...) les règles d'application du pacte de stabilité (...) en ajoutant une dose de flexibilité à l'intérieur, comme ces règles le prévoient", a dit Jean-Claude Juncker.

"Il y a des pays (...) qui ne font pas un effort suffisant"

Le président de la Commission européenne a également fustigé les pays ne s'impliquant pas assez dans la crise des réfugiés: "Il y a des pays, y compris parmi les grands, qui ne font pas un effort suffisant (...). Les pays qui ne font pas d'effort supplémentaire, qui n'arrivent pas à prouver qu'ils sont sérieusement affectés par le coût entraîné par la politique dont je parle, ne verront pas s'appliquer une interprétation plus flexible du pacte". Et d'enfoncer le clou: "Qui veut une interprétation plus flexible du pacte doit prouver d'abord qu'il dispose du nécessaire sens de responsabilité".

En remettant leur projet de plan budgétaire pour 2016 le 15 octobre dernier à la Commission européenne (conformément aux règles de gouvernance économique pour la zone euro entrées en vigueur en 2013), l'Autriche, l'Italie et la Belgique ont prié Bruxelles de faire preuve d'une certaine souplesse. La prise en charge des réfugiés et demandeurs d'asile, arrivés en grand nombre en Italie et en Autriche depuis le début de l'année, devrait peser sur leur budget en 2016 à hauteur pour le premier d'un peu moins de 4 milliards d'euros, soit 0,2% du PIB et pour le second d'un milliard d'euros, soit 0,3% du PIB, selon des estimations officielles de chacun de ces deux pays. La Belgique évalue pour sa part à 350 millions d'euros pour 2016 l'impact des mesures "résultant de la crise d'asile et de migration", dans son projet budgétaire envoyé à Bruxelles.

D. L. avec AFP