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Mistral: la Russie s’impatiente

Le premier navire Mistral devait initialement être livré en novembre.

Le premier navire Mistral devait initialement être livré en novembre. - Georges Gobet - AFP

Serguei Lavrov, le ministre des Affaires étrangères russe, a estimé vendredi que la France devait "remplir toutes ses obligations" concernant la livraison du Mistral, parlant d’un "problème de réputation".

Moscou n'a visiblement pas beaucoup apprécié les déclarations de Jean-Yves Le Drian, ce vendredi 5 décembre. Alors que le ministre de la Défense a indiqué sur BFMTV que la France pourrait "ne jamais livrer" les navires Mistral, le ministre russe des Affaires étrangères s'est montré particulièrement agacé.

Paris "doit remplir toutes ses obligations", a ainsi déclaré Serguei Lavrov à la presse. "J'en ai marre de cette question. C'est un problème de réputation pour la France. Ils doivent remplir toutes leurs obligations selon le contrat", a-t-il poursuivi, à propos de la décision française de conditionner la livraison de ce navire, très critiquée notamment par les Etats-Unis, à des progrès vers une solution de la crise ukrainienne.

La situation ukrainienne au coeur du différend

Le président français François Hollande avait annoncé le 25 novembre le report "jusqu'à nouvel ordre" de la livraison du premier Mistral commandé par Moscou, considérant "que la situation actuelle dans l'est de l'Ukraine ne permet toujours pas" cette livraison.

Cette décision avait été accueillie à Moscou par des menaces d'imposer une amende à la France, selon les termes du contrat.

Premier d'une série de deux Mistral, le Vladivostok devait initialement être remis à Moscou mi-novembre, dans le cadre d'un contrat de 1,2 milliard d'euros signé en juin 2011 entre la Russie et le constructeur naval français DCNS. Les Mistral sont des navires polyvalents, pouvant transporter des troupes, des hélicoptères, des chars, des chalands de débarquement, pour des opérations de projection, ou accueillir un état-major embarqué ou un hôpital.

Un nouveau cessez-le-feu le 9 novembre

François Hollande a déclaré à plusieurs reprises que le cessez-le-feu devait être pleinement respecté en Ukraine avant la livraison du premier de ces navires, véritables "couteaux suisses" des marines de guerre modernes. Mais les combats meurtriers se sont poursuivis dans l'est de l'Ukraine, en dépit de la signature d'un cessez-le-feu négocié par la Russie le 5 septembre.

Jeudi, Kiev et les rebelles pro-russes ont annoncé un nouveau cessez-le-feu devant entrer en vigueur le 9 décembre, nouvel espoir de mettre un terme à un conflit qui a fait environ 4.300 morts depuis plus de sept mois. La Russie a affirmé à de nombreuses reprises qu'elle ne soutient pas les rebelles et qu'elle ne participe pas aux combats en Ukraine.

Y.D. avec AFP