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Que faire des Mistral que la France refuse de livrer à la Russie?

Moscou demanderait au moins 1,2 milliard d'euros de dédommagements.

Moscou demanderait au moins 1,2 milliard d'euros de dédommagements. - Franck Perry - AFP

La France ne livrera pas les deux navires militaires commandés par la Russie. Mais le Kremlin refuse que Paris les vende à un autre pays. Une situation inextricable.

C'est désormais quasiment acquis. La France ne livrera pas les Mistral à la Russie. Le contrat prévoyait une date buttoir de livraison. Elle serait fixée à demain, samedi 16 mai. Ces navires de guerre ne seront jamais remis aux autorités russes. Et la France a fait, comme il se doit, une proposition de dédommagement.

Mais ces conditions financière sont très loin de satisfaire Moscou. La France proposerait 785 millions d'euros à la Russie pour solder cet épineux dossier. Proposition inadmissible pour le Kremlin, qui, selon la presse russe, chiffre le préjudice subi à près de 1,2 milliard d'euros. Néanmoins, Moscou serait prêt à faire un petit geste en ne réclamant que... 1,163 milliard d'euros.

Mais au-delà du volet financier, Paris doit absolument obtenir des autorités russes le droit de revendre ces navires. Ce que refuse Vladimir Poutine. Cette autorisation est pourtant cruciale pour Paris. Non seulement, il faut éviter de se retrouver avec deux navires inutilisables mais surtout il faut faire entrer de l'argent dans les caisses.

Des Mistral équipés de technologies militaires russes

D'autant que les candidats au rachat ne manquent pas. Le Canada, l'Egypte ou encore la Chine sont présentés comme des repreneurs potentiels. Pour justifier son refus, le Kremlin explique que ces Mistral sont équipés de technologies militaires russes. Il va pourtant bien falloir trouver très vite une solution. Si aucun accord n'est trouvé d'ici ce samedi 16 mai, la Russie pourra poursuivre la France devant une cour arbitrale en Suisse.

Mathieu Sévin, édité par D. L.