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Moscovici dit non à une prolongation du plan d'aide à la Grèce

Le commissaire européenne en charge des Affaires économiques, Pierre Moscovici.

Le commissaire européenne en charge des Affaires économiques, Pierre Moscovici. - Brendan Smialowski / AFP

Le commissaire européen a maintenu le 20 août comme date de fin du plan d'aide à la Grèce. Depuis 2010, Athènes a bénéficié de trois prêts internationaux pour un montant total de de 300 milliards d'euros.

Le commissaire européen, Pierre Moscovici, a rejeté avec force jeudi une éventuelle prolongation du plan d'aide à la Grèce, comme le suggérait la presse allemande, appelant à ne pas laisser "planer des doutes et des incertitudes" sur la conclusion du programme.

"La date du 20 (août) est totalement maintenue", a précisé le commissaire dans un entretien accordé à l'AFP en réaction aux informations de la Süddeutsche Zeitung. Le quotidien allemand avait révélé que les créanciers de la Grèce envisageraient de prolonger le programme. "Il n'en est pas question, a insisté Pierre Moscovici. Et d'ajouter: "Il n'y a pas d'autre scénario que cette sortie réussie et à temps du programme grec. Ne laissons pas planer des incertitudes ou des doutes qui n'ont vraiment pas lieu d'être".

Trois prêts internationaux depuis 2010

Pour le commissaire européen, la fin du plan d'aide à la Grèce aurait aussi une valeur symbolique pour l'ensemble de la zone euro. "Finir le programme grec serait un symbole que nous avons mis la crise derrière nous. Et puis, surtout pour les Grecs, ce sera la bonne nouvelle que ce pays est lui aussi sorti de sa crise et est capable de créer de la croissance et de l'emploi". La veille, le Premier ministre Alexis Tsipras avait affirmé que son pays se trouve dans "la dernière ligne droite" pour sortir de "la tutelle" de ses créanciers en août. 

Depuis 2010, la Grèce a bénéficié de trois prêts internationaux de plus de 300 milliards d'euros au total ainsi que d'une restructuration importante de sa dette privée, l'ensemble assorti d'une stricte austérité ayant entraîné une récession inédite et l'explosion du chômage, qui reste encore le plus élevé de la zone euro (21%). Ce n'est qu'en 2017 que le pays a renoué avec la croissance (1,4%) après avoir perdu un quart de son produit intérieur brut (PIB).

Le programme d'aide du troisième prêt international accordé au pays en juillet 2015, six mois après l'arrivée au pouvoir d'Alexis Tsipras, chef du parti de gauche Syriza, doit prendre fin en août. Mais il reste encore l'adoption d'un dernier volet de réformes réclamées par les créanciers.

J.-C.C. avec AFP