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Nouveau record pour l'excédent commercial chinois

La deuxième économie mondiale a vu ses exportations s'envoler de 48,3% sur un an le mois dernier, à 169,2 milliards de dollars (1.040 milliards de yuans)

La deuxième économie mondiale a vu ses exportations s'envoler de 48,3% sur un an le mois dernier, à 169,2 milliards de dollars (1.040 milliards de yuans) - STR-AFP

L'excédent commercial chinois s'est hissé en février 2015 à un nouveau record. Les exportations s'envolent pendant que les importations reculent, signal inquiétant pour la demande intérieure dans l'empire du milieu.

La Chine manufacturière tourne à plein régime pour exporter ses produits. Le géant aiastique a dégagé en février 2015, un surplus commercial historique de 370,5 milliards de yuans, soit 60,6 milliards de dollars, selon l'équivalence fournie dimanche par les douanes chinoises. Sur janvier et février 2015 cumulés, cet excédent commercial a atteint 120,7 milliards de dollars --soit multiplié une douzaine de fois par rapport à la période comparable de 2014

La deuxième économie mondiale a vu ses exportations s'envoler de 48,3% sur un an le mois dernier, à 169,2 milliards de dollars (1.040 milliards de yuans). C'est un rebond notable après le repli de 3,2% sur un an enregistré en janvier, sur fond de conjoncture internationale maussade. Et ce après un net ralentissement des exportations sur l'ensemble de 2014 (+6,1%, calculées en dollars).

Les exportateurs auraient accru leurs livraisons avec le nouvel an chinois

D'après l'administration des douanes, l'embellie s'explique par une accélération des livraisons des exportateurs chinois, qui "se sont précipités" pour honorer leurs commandes avant les longs congés du Nouvel an lunaire débutés le 19 février dernier. La Chine semble également avoir profité d'une demande accrue de ses principaux partenaires commerciaux: sur l'ensemble des deux premiers mois de 2015, les exportations ont grimpé de 21% sur un an vers les Etats-Unis, de 13% vers l'Union européenne, et de 38% vers les membres de l'ASEAN (Association des nations du Sud-Est asiatique).

Mais les experts de la banque ANZ tempéraient néanmoins le bond de février par une base de comparaison très favorable. Non seulement en raison d'un décalage calendaire (l'an dernier, le Nouvel an lunaire tombait fin janvier), mais aussi parce que les autorités chinoises avaient mené début 2014 une campagne agressive contre les surfacturations --une pratique naguère courante parmi les firmes exportatrices et qui contribuait à gonfler les statistiques.

Les importations ont chuté de 20,5% en un an

A l'inverse, les importations du pays, après avoir déjà reculé de quelque 19% en janvier (le repli le plus marqué depuis cinq ans), ont dégringolé de 20,5% sur un an en février à 108,6 milliards de dollars (666,1 milliards de yuans).

Suite à la stagnation constatée en 2014, c'est un nouveau signal inquiétant pour la demande intérieure du pays, dont l'essoufflement nourrit le ralentissement de l'activité économique et la contraction du secteur manufacturier.

Des facteurs techniques contribuaient à assombrir encore le tableau. "La réduction des achats de matières premières a pesé, alors que les banques (sous la pression de Pékin) ont restreint les financement accordés aux courtiers", et "la chute des cours des matières premières, en particulier du minerai de fer, contribue à plomber la valeur des importations", décryptait ANZ. Dans ces conditions, l'excédent commercial de Pékin ne pouvait que gonfler.

En dépit des chiffres encourageants de février, les experts s'attendent à ce que les exportations chinoises restent pénalisées en 2015 par les cahots et incertitudes de la reprise économique mondiale.

F.B avec AFP