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Onze pays relancent l'accord transpacifique sans les Etats-Unis

L'accord est désormais appelé Partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP pour son sigle anglais).

L'accord est désormais appelé Partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP pour son sigle anglais). - Claudio Reyes / AFP

Donald Trump avait retiré les Etats-Unis du traité de libre-échange l'année dernière. Sous l'administration Obama, Washington avait conçu ce partenariat transpacifique comme un moyen de freiner la Chine dans le commerce international. Finalement, la République populaire en sort renforcée.

Onze pays des deux rives du Pacifique ont fait revivre jeudi au Chili l'accord de libre-échange transpacifique (TPP), donné pour mort il y a un an après le retrait des Etats-Unis, un signal fort face aux tentations protectionnistes.

Les chefs de la diplomatie ou les ministres du commerce de l'Australie, de Brunei, du Canada, du Chili, du Japon, de la Malaisie, du Mexique, de la Nouvelle-Zélande, du Pérou, de Singapour et du Vietnam ont paraphé le texte désormais appelé Partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP pour son sigle anglais).

La signature de cet accord est "un message politique fort de la région Asie-Pacifique au reste du monde", a déclaré l'hôte de la cérémonie, le ministre chilien des Affaires étrangères Heraldo Muñoz, au côté de la présidente Michelle Bachelet, qui doit passer le pouvoir dimanche au conservateur Sebastian Piñera.

"Le commerce progressiste est le chemin à suivre"

Le traité avait pourtant été promu par Washington, sous la présidence de Barack Obama, et signé en février 2016 après des années de négociations entre 12 pays ayant un accès sur le Pacifique. Mais avant son entrée en vigueur, le président américain Donald Trump a annoncé le retrait de son pays, mettant en péril l'ambitieux accord censé englober 40% du PIB mondial et presque 25% du commerce international.

"Le commerce international est bel est bien vivant, contrairement à ce que certains pensent", avait déclaré peu avant Heraldo Muñoz, en référence aux annonces de Donald Trump sur les droits de douane visant l'acier et l'aluminium, risquant de déclencher ainsi une guerre commerciale.

Son homologue canadien François-Philippe Champagne s'est dit "très fier [...] de montrer au monde que le commerce progressiste est le chemin à suivre".

La voie libre à la Chine

Le nouvel accord signé un an après le départ des Etats-Unis, à Santiago du Chili, contient la quasi-totalité des dispositions du texte originel, sauf celles portant sur la propriété intellectuelle imposées par Washington.

L'absence des Etats-Unis a laissé la voie libre à la Chine, l'autre géant du commerce mondial absent du CPTPP et qui négocie son propre accord commercial avec nombre de pays asiatiques en plus de la Nouvelle-Zélande. 

Conçu à l'origine par Washington comme un moyen de freiner l'influence croissante de la Chine dans le commerce mondial, le TPP était ensuite devenu la bête noire de Trump, qui s'était inquiété du danger pour "les travailleurs américains".

500 millions de personnes

L'accord prévoit une levée des barrières douanières et des barrières non-tarifaires, comme la mise en place de normes communes dans plusieurs secteurs d'activités, entre ces 11 pays rassemblant près de 500 millions de personnes. Une fois signé, l'accord entrera en vigueur 60 jours après sa ratification par au moins six des 11 pays. 

J.-C.C. avec AFP