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Pain, pâtes, confiture... Ces produits que l'Algérie interdit d'importer 

Les consommateurs algériens doivent dire au revoir à certains produits.

Les consommateurs algériens doivent dire au revoir à certains produits. - Alexander Joe - AFP

Dans le cadre des mesures visant à endiguer la baisse des réserves de changes due à la chute des cours du brut, l'Algérie a bloqué, de fait, l'importation de 24 familles de produits, dont beaucoup venaient de France.

L'Algérie a suspendu l'importation de 24 types de produits alimentaires ou industriels dans le cadre des mesures visant à endiguer la baisse des réserves de changes due à la chute des cours du brut. Dans une lettre datée du 9 juillet et obtenue mardi par l'AFP, l'Association des banques et des établissements financiers (ABEF) relaie une demande des autorités, "invitant" les banques "à surseoir à toute domiciliation d'importation" de 24 types de produits - seize alimentaires et huit non alimentaires - énumérés dans une liste jointe.

En Algérie, la domiciliation bancaire est obligatoire pour toute opération d'importation et indispensable pour les transferts de fonds vers l'étranger et le dédouanement. Un banquier ayant requis l'anonymat a expliqué à l'AFP que cette mesure signifiait en pratique "l'interdiction d'importation de ces produits jusqu'à nouvel ordre". 

Système de licences d'importation

Dans la liste de mise à l'index figurent notamment les "préparations pour soupes, potages ou bouillons", les "sauces préparées (mayonnaise, ketchup, harissa etc...)" ou la "moutarde préparée". On y trouve aussi pain, pizzas, pâtes alimentaires, fruits secs et arachides, jus de fruits, eaux "y compris minérales ou gazéifiées", confitures et marmelades ou "conserves". Des produits alimentaires dont une bonne partie sont importés de France.

Les produits non alimentaires sont, entre autres, les articles de robinetterie, les transformateurs électriques, les briques et tuiles, les tapis, les produits finis en plastique, les meubles. "Le gouvernement n'a pas d'autre choix que de réduire les importations après des années de gabegie dans ce secteur", a indiqué l'économiste Smaïl Lalmas à l'AFP.

Depuis l'été 2014 et la chute des prix du pétrole - qui représente 95% des sources de devises du pays - le gouvernement est contraint de piocher dans les réserves de change, estimées à 108 milliards de dollars à fin juin 2017, contre 113 à la fin 2016, 143 à la fin 2015 et 177 à la fin 2014. Ancienne économie dirigée passée à l'économie de marché dans les années 1990, l'Algérie a mis en place ces dernières années un système de licences d'importation qui fixent un quota d'entrée pour un certain nombre de produits, des véhicules à certains fruits et légumes en passant par l'électroménager ou certains produits de construction.

D. L. avec AFP