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Paradis fiscaux: Panama ne veut plus être "le bouc émissaire" de la France

La vice-présidente du Panal, Isabel de Saint Malo, affirme que son pays réagira s'il n'est pas retiré de la liste des paradis fiscaux.

La vice-présidente du Panal, Isabel de Saint Malo, affirme que son pays réagira s'il n'est pas retiré de la liste des paradis fiscaux. - Rodrigo Arangua - AFP

La vice-présidente de Panama a indiqué dimanche 9 janvier "espérer" que la France retirera son pays de sa liste des paradis fiscaux. Faute de quoi, "des actions nécessaires" seront prises.

Le Panama espère que la France va le retirer de sa liste des paradis fiscaux grâce aux négociations qui doivent débuter le 17 janvier, a déclaré dimanche sa vice-présidente, Isabel de Saint Malo.

"Nous gardons l'espoir de parvenir à une solution ou à une feuille de route", a déclaré Mme de Saint Malo dans une interview à la chaîne panaméenne RPC. La première réunion entre autorités françaises et panaméennes est prévue le 17 janvier.

Si la France ne retire pas le Panama de sa liste des paradis fiscaux, nous "ferons preuve de fermeté" et "prendrons les actions nécessaires", a ajouté la vice-présidente, sans plus de détail.

Panama, le "bouc émissaire"

Elle a également estimé que la France avait fait du Panama un "bouc émissaire" dans la lutte mondiale contre le blanchissement d'argent car, en Europe, "c'est un thème qui a du poids politiquement" parce qu'"il y a beaucoup de ressentiment à l'égard des évadés fiscaux".

Le lancement de discussions entre les deux pays pour renforcer leur coopération en matière fiscale a été annoncé début janvier.

Ces négociations, lancées à l'initiative du ministère français de l'Économie, visent à "établir une feuille de route qui permette de répondre à différents points en suspens en terme de transparence et de coopération fiscale" entre les deux pays, avait alors indiqué la chancellerie panaméenne.

La France avait décidé en avril 2016 de réinscrire le Panama sur sa liste des territoires non coopératifs, une mesure entrée en vigueur le 1er janvier.

Panama papers

Cette décision avait été prise suite aux révélations des "Panama Papers". Ces documents mettent en cause des centaines de personnalités à travers le monde ayant ouvert des comptes dans des paradis fiscaux à travers un cabinet d'avocat panaméen, Mossack Fonseca.

Le Panama a signé en octobre 2016 la convention multilatérale contre la fraude fiscale élaborée par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Cet accord impose de transmettre des informations fiscales à n'importe lequel des pays signataires qui en font la demande. Cent quatre autres pays ont signé cette convention.

J.M. avec AFP