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Pour le patron de la Bundesbank: "le cours des réformes en France semble marquer le pas"

Jens Weidmann a considéré que la France marque le pas en termes de réformes

Jens Weidmann a considéré que la France marque le pas en termes de réformes - -

Jens Weidmann a écorné la politique économique de l'Hexagone, lors d’une conférence de presse, ce mardi 12 mars. Dans le même temps, François Hollande concède que le déficit français atteindra 3,7% en 2013.

C’est une petite phrase qui en dit long. Ce mardi 12 mars, le président de la Bundesbank, l’équivalent de la Banque de France, Jens Weidmann a estimé, à l'occasion d'une conférence de presse présentant les résultats financiers de son institution, qu’"en France, le cours des réformes semble marquer le pas".En filigrane, il invite ainsi le gouvernement à aller plus loin.

Ce n’est pas vraiment une grande première pour Jens Weidmann. Le 25 février dernier, lors d’une conférence tenue à HEC, il s’était déjà inquiété de l’évolution de l’économie française.

"Le taux de chômage a dépassé les 10%, sa part mondiale dans les exportations a diminué de 25% depuis le début de l’union monétaire, et le taux d’endettement a atteint 90% du PIB, un niveau qui peut potentiellement heurter la croissance, selon certaines études", avait-il déclaré.

"Le gouvernement a posé les bases de réformes très prometteuses", avait-il néanmoins ajouté, citant l’accord portant la réforme du marché du Travail. Il semble donc désormais déçu des efforts français.

La France "doit donner des signaux claires"

Il avait ensuite rappelé que les prévisions de croissance de la Commission européenne, publiées le 22 février dernier, montraient que la France n’était pas en mesure d’atteindre un déficit public limité à 3% de son PIB, en 2013. Jens Weidmann avait alors déclaré qu’il ne souhaitait pas que Paris demande un report de cet objectif.

"Les poids lourds de l’union monétaire doivent donner des signaux clairs, qui dopent la crédibilité" de leurs finances publiques, avait-il argué.

François Hollande a confirmé, ce mardi, l’assouplissement des objectifs de déficit de la France. L’exécutif compte ainsi ramener le déficit public à 3,7% du PIB en 2013 "même si nous essaierons de faire moins", dixit le président de la République.

Julien Marion