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Moscovici: nous sommes l'Europe de la dernière chance"

Pierre Moscovici a alerté sur l'urgence de relancer l'économie via la Commission européenne.

Pierre Moscovici a alerté sur l'urgence de relancer l'économie via la Commission européenne. - BFMTV.

Budget de la France, sanctions éventuelles, vote de confiance...Le futur commissaire européen aux Affaires économiques et financières était l'invité de BFMTV-RMC, jeudi 16 octobre.

Pierre Moscovici était l'invité de Jean-Jacques Bourdin, jeudi 16 octobre. De son nouveau rôle de commissaire européen aux propositions du nouveau ministre de l'Economie, voici ce qu'il fallait retenir de son interview.

> L'instant patriote: "je suis français et fier de l'être"

"Je suis français et fier de l'être. C'est quelque chose que j'ai viscéralement en moi", a déclaré l'ancien ministre de l'Economie. "Mais quand on est commissaire européen, on s'en détache. Si demain je suis indulgent avec la France, c'est la crédibilité de la Commission qui est foutue. J'ai un devoir d'objectivité. Je suis très fier de ce qui a été fait, car je sais que nous avons réduit les déficits".

> L'avertissement: l'Europe est en danger

L'Europe est-elle en danger? "Oui bien sûr, les élections européennes ont été un avertissement", a-t-il reconnu. "Nous sommes l'Europe de la dernière chance". 

> L'avertissement (bis): des sanctions pour la France?

"C'est la commission actuelle qui a reçu le budget de la France, c'est elle qui prendra les décisions", a-t-il rappelé. "Mon rôle, avec la commission Juncker, sera ensuite de faire respecter les règles, toutes les règles". "Je ne suis pas responsable de ce budget. J'ai préparé et exécuté le Budget 2013, et préparé le Budget 2014. L'exécution, ce sont les autres", a-t-il poursuivi.

Interrogé sur d'éventuelles sanctions contre la France de la part de Bruxelles, Pierre Moscovici n'a pas exclu cette possibilité, mais a tempéré: "les sanctions, c'est comme la dissuasion, c'est fait pour ne pas s'en servir". 

> La justification: député mais pas trop

Alors qu'il est toujours parlementaire français, l'ancien patron de Bercy a voté la confiance lors du dernier vote à l'Assemblée. "Je suis député aujourd'hui, et cela confère le devoir de se prononcer. J'ai voté la confiance à un gouvernement pro-européen, qui fait des réformes". Mais "je ne voterai rien sur la loi de finances", a-t-il fait savoir.

> Le soutien: Macron va dans le bon sens

"J'ai lu qu'il s'agissait d'une opération de communication. C'est très réducteur. Je n'ai pas à me prononcer, mais il faut être conscient que la pays a besoin d'être plus compétitif, et ça m'a l'air d'être le sens de ces réformes", a-t-il déclaré.

> Le problème: harmoniser les impôts, oui mais...

Pierre Moscovici souhaite "une harmonisation des impôts, notamment sur les sociétés. Il y a un problème, c'est la règle de l'unanimité, c'est à dire que tous les Etats doivent le décider. Mais l'exemple de la taxe sur les transactions financières, faite avec 11 pays, peut être une solution."

Y.D.