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Plan d'aide à la Grèce: Sapin a confiance dans le FMI

Michel Sapin croit en l'intervention du FMI.

Michel Sapin croit en l'intervention du FMI. - Kenzo Tribouillard - AFP

Pour le ministre des Finances, le FMI va participer au troisième plan d'aide à la Grèce. Pourtant rien n'est joué.

Michel Sapin est-il un peu trop confiant? Le ministre français des Finances estime "ne pas avoir de doutes" que le FMI finirait par participer au troisième plan d'aide à la Grèce, actuellement approuvé par les seuls Européens. "Je ne peux pas dire que c'est quelque chose d'acquis mais (...) je n'ai pas de doute sur le fait que le FMI, étant à bord aujourd'hui, restera à bord demain", a déclaré Michel Sapin à Lima en marge de l'assemblée générale FMI-Banque mondiale.

"Le FMI était là au moment des négociations de l'accord de juillet, le FMI est présent dans l'examen de la situation (...) le FMI fait des propositions aujourd'hui", a argumenté le ministre devant la presse. Pourtant, le Fonds monétaire international a fait savoir qu'il ne participerait à ce troisième plan international de 86 milliards d'euros accordé en juillet qu'à la condition notamment que les Européens s'engagent à réduire la dette grecque.

Et peu après les déclarations de Michel Sapin, la directrice générale du FMI Christine Lagarde a toutefois assuré que la position de son institution "n'avait pas changé" et qu'elle attendait toujours un engagement des Grecs sur les réformes et des Européens sur la dette pour donner son feu vert. L'Allemagne s'est montrée très réticente à toute mesure d'allègement de la dette grecque même si elle a fait de la présence du FMI une condition du troisième plan d'aide à la Grèce.

Pas "un enthousiasme majeur"

Le commissaire européen à l'Economie, Pierre Moscovici, a admis qu'il n'y avait pas "un enthousiasme majeur" au sein des dirigeants européens pour restructurer la dette grecque. Mais il a ajouté à l'AFP que la question devrait être abordée "le moment venu" pour convaincre le FMI de s'associer à ce nouveau plan d'aide, une fois que la Grèce aura avancé sur le chemin des réformes. "La participation du FMI est une nécessité, un élément d'assurance, de réassurance de sécurité pour nous tous et notamment pour un certain nombre d'Etats-membres", a-t-il déclaré à l'AFP, tout en affirmant lque a page de la crise grecque était "en train d'être tournée".

La question de la dette s'annonce toutefois encore épineuse. Mardi, le FMI a estimé que la dette grecque approcherait cette année les 200% de son produit intérieur brut (196,7%) soit bien davantage que les projections d'Athènes (181,8%).

D. L. avec AFP