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Plutôt qu'un mur, une ligne Hyperloop entre les États-unis et le Mexique

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- - M.AD.E.

Un collectif propose aux gouvernements américain et mexicain de créer une ligne Hyperloop le long de la frontière entre les deux états. Ce projet est moins cher qu'un mur, mais surtout, pourrait donner naissance à un nouveau territoire économique.

L’idée d’un mur entre les États-Unis et le Mexique ne fait pas l’unanimité d’un côté de la frontière comme de l’autre. Plutôt qu’une séparation entre les deux états, M.A.D.E., un collectif américano-mexicain composé d’ingénieurs, d’urbanistes, d’architectes et des professionnels du BTP, propose une autre option qui pourrait séduire les deux pays, et peut-être même Donald Trump.

A la place du mur, ils veulent construire une ligne Hyperloop entre les deux pays. Le train supersonique relierait le golfe du Mexique et l’Océan Pacifique (environ 3.000 km) en seulement trois heures. Mais, l’idée est loin de se limiter à une ligne de chemin de fer transcontinentale. Ce projet s’appelle Otra Nation. Il s’agit de créer un territoire de 3.000 km sur 10 km qui serait commun aux deux pays. Ce nouvel espace économique serait constitué par quatre états américains et six états mexicains, soit une population de plus de 80 millions de personnes. 

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Grâce au commerce, à l’agriculture, à la production d’énergie renouvelable et au tourisme, l’Otra Nation pourrait, selon le collectif, créer "des dizaines de milliers d'emplois" et générer un PIB de 3.800 milliards de dollars. "Avec 90.000 km2 de fermes solaires le long des déserts de Otra nation, nous pouvons produire 7.942.811 GWh d'énergie propre, assez pour fournir l'énergie solaire au Mexique et aux États-Unis réunis", promet le collectif.

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Pas question que ces richesses profitent plus à l’un qu’à l’autre pays. Comme l’indique le collectif, "Otra Nation sera la première co-nation du monde et accueillera les citoyens des deux pays". Sa création, évaluée à 15 milliards de dollars, sera financée à parts égales par le Mexique et les États-Unis. Et une fois que le projet sera abouti, les habitants ne coûteront pas un sou aux deux états. Ils auront un statut d’e-résidents et bénéficieront d’infrastructures éducatives, médicales, sociales, de sport et de loisir.

Les robots bannis pour préserver l'emploi

Les habitants de la co-nation seront incités à se lancer dans l'économie collaborative. Par contre, la robotisation, si elle concurrence les humains, sera prohibée. "Les principes axés sur les citoyens de la nation Otra sont construits sur le partage et la dignité. Bien que les services de partage comme Lyft, Airbnb, VRBO seront promus, mais ceux qui cherchent à réduire l'emploi humain, comme les services de voitures autonomes, seront interdits", préviennent les membres de M.A.D.E..

Pour convaincre Donald Trump d’abandonner définitivement son mur, les membres de M.A.D.E. ont un dernier argument en béton. En plus de créer des richesses, d’améliorer la qualité de vie des habitants de la région, Otra Nation ne coûtera que 15 milliards de dollars au lieu des 21,6 milliards que le président américain veut faire payer aux Mexicains. Si le projet peut sembler utopique, ses concepteurs y croient dur comme fer. Ils l’ont officiellement soumis aux gouvernements mexicain et américain il y a quelques jours. Obtiendront-ils une réponse?

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco