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Le Portugal va sortir du plan d'aide

Le Portugal va sortir du plan d'aide, mais n'en a pas fini avec l'austérité.

Le Portugal va sortir du plan d'aide, mais n'en a pas fini avec l'austérité. - -

En passant avec succès le dernier examen de ses comptes, vendredi 2 mai, le Portugal se dirige tout droit vers une sortie de son programme d'assistance financière. Mais les trois ans d'austérité ont laissé des traces.

Soulagement au Portugal. Le pays a en effet passé avec succès, vendredi 2 mai, le dernier examen de ses comptes par la troïka de ses créanciers (UE-FMI-BCE), franchissant ainsi l'ultime étape vers la sortie en douceur de son programme d'assistance financière.

Ce satisfecit ouvre la voie au versement d'un dernier chèque de 2,6 milliards d'euros, sur un total de 78 milliards prévus par le plan d'aide mis en place en mai 2011.

"Nous avons réussi la dernière évaluation. Le Portugal pourra retrouver la part de souveraineté qui lui manquait", s'est félicité devant la presse le vice-Premier ministre, Paulo Portas. "Ce programme a demandé des efforts très douloureux aux Portugais. C'est une page qui se tourne, mettant fin à ce que j'ai décrit comme un protectorat", a-t-il relevé.

Après l'Irlande, le Portugal deviendra ainsi le 17 mai le deuxième pays sous assistance financière de la zone euro à s'affranchir de la tutelle de ses créanciers, après trois ans de rigueur sans précédent qui s'est traduite par de lourds sacrifices pour la population.

La Troïka laisse un lourd héritage aux Portugais

Mais le départ de la troïka, salué par les Portugais, n'est toutefois pas synonyme de fin de l'austérité. Le gouvernement de centre-droit a ainsi présenté mercredi sa stratégie budgétaire d'ici 2018, qui confirme la poursuite de la politique de rigueur, même si l'effort demandé aux retraités et aux fonctionnaires a été quelque peu allégé.

Le bilan du passage du trio de créanciers est en effet mitigé: grâce à une forte hausse des impôts et des coupes sévères dans les dépenses publiques, les déficits ont pu être réduits de 9,8% en 2010 à 4,9% en 2013. La dette a cependant continué à exploser, passant de 94% à 129% du PIB.

Le taux de chômage, lui, s'est envolé de 12% à 16,3%, et le PIB a chuté en trois ans de 6%, avant de reprendre des couleurs, avec une hausse de 1,2% attendue en 2014.

Y. D .avec AFP