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Les poulets congelés français victimes de Bruxelles

Les volaillers protestent contre la disparition des aides européennes.

Les volaillers protestent contre la disparition des aides européennes. - -

Les industriels du secteur et le ministère de l'Agriculture condamnent la décision de Bruxelles de supprimer les aides à l'exportation pour la volaille. La France est le principal bénéficiaire de celles-ci.

Le poulet congelé ne sera bientôt plus aidé. La Commission européenne a décidé, jeudi 18 juillet, de mettre fin aux subventions à l'exportation. Début 2013, elle avait déjà divisé par deux ces aides, qui étaient passées de 217 euros à 108 euros la tonne.

Le ministère de l’Agriculture a immédiatement dénoncé une "décision brutale" qui "fragilise la dynamique de restructuration" de ces entreprises. Les groupes volaillers français Doux et Tilly Sabco sont les principaux bénéficiaires de ces aides européennes.

Une suppression programmée mais anticipée

Doux a dû faire face à d’importantes difficultés financières depuis juin 2012. Le groupe, placé en redressement judiciaire, a supprimé un millier d’emplos en un an, et a cédé une partie de ses activités.

Si la suppression de ces aides était programmée dans la Politique Agricole Commune (PAC) 2014-2020, les volaillers français pensaient avoir encore quelques mois devant eux. Les aides devaient normalement s’arrêter à la fin de cette année.

La France touche 93% de ces aides

Les aides attribuées par l’Union européenne visent à faciliter l’exportation de volaille congelée vers les pays d’Europe de l’Est et du Moyen-Orient. L’exportation représente plus de la moitié des débouchés pour Doux et Tilly Sabco.

Le montant des aides s’est élevé à 55,4 millions d’euros, entre juillet 2012 et juin 2013, pour 264.754 tonnes de viande. Les exportations françaises ont représenté presque 95% de l’ensemble des exportations européennes et les groupes français ont perçu 93% des subventions.

A.D.