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Pour Lagarde, le FMI est un "impitoyable diseur de vérité" sur la Grèce

Christine Largarde, présidente du FMI.

Christine Largarde, présidente du FMI. - FABRICE COFFRINI / AFP

Depuis quelques jours, l'institution financière et la zone euro exposent leurs désaccords au sujet du diagnostic portant sur la situation économique de la Grèce.

Le FMI a joué le rôle de "diseur de vérité" en établissant son diagnostic économique sur la Grèce, pourtant contesté à la fois par Bruxelles et Athènes, a assuré ce mercredi sa directrice générale Christine Lagarde. "Nous avons essayé, en toute honnêteté d'être des impitoyables diseurs de vérité", a déclaré Mme Lagarde à Washington au lendemain de la publication d'une évaluation de l'économie grecque, sous perfusion internationale depuis 2010.

Dans ce document, le Fonds monétaire international juge la dette grecque "intenable" et "explosive" et doute de la capacité du pays à dégager un excédent primaire de 3,5% du PIB, conformément à l'objectif assigné par les Européens. Ce diagnostic a été aussitôt contesté par la zone euro et la Grèce, qui ont jugé que l'alarmisme du FMI ne réflétait pas l'amélioration de la situation à Athènes.

Lagarde prend acte des critiques

La Grèce "se dirige vers une reprise économique solide", a ainsi estimé le ministre grec des Finances Euclid Tsakalotos. "Après des années de récession prolongée, des premiers signes de croissance robuste, de taux de chômage en baisse et de confiance croissante dans le pays ont commencé à apparaître".

Christine Lagarde a pris acte des critiques, les attribuant au fait que le FMI continuait d'appeler la Grèce à réformer son économie. "Nous avons dit que certaines réformes seraient annoncées, que d'autres n'avaient pas été finalisées ou qu'elles n'avaient pas abouti aux bienfaits attendus", a dit la dirigeante lors d'un colloque à l'Atlantic Council. Le FMI conditionne sa participation financière au plan européen à la Grèce à de nouvelles réformes notamment du système de retraite et à l'engagement de la zone euro d'alléger la dette du pays pour la ramener à un niveau "soutenable".

P.L avec AFP