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Poutine prévoit une crise économique de "deux ans maximum"

Le président russe a insisté sur les points positifs de l'année, lors de son discours annuel.

Le président russe a insisté sur les points positifs de l'année, lors de son discours annuel. - Alexey Druzhinin - Ria Novosti - AFP

VIDEO - Le président russe s'exprime devant la presse, ce jeudi, alors que le rouble a perdu 40% de sa valeur depuis le début de l'année. Vladimir Poutine a insisté sur les réserves monétaires de la Russie, dont il estime qu'elles permettront une sortie de crise rapide.

Alors que le cours du rouble s'effondre, en Russie, et que le pays traverse la crise monétaire la plus intense depuis 1998, le président Vladimir Poutine a voulu se montrer rassurant, lors de sa conférence de presse annuelle.

Il a estimé que le pays renouera avec la croissance, dans le pire des cas, dans deux ans. Une sortie de crise est "inévitable", en premier lieu parce que l'économie mondiale continue de croître, a expliqué le président en ouvrant sa conférence de presse annuelle devant plus d'un millier de journalistes. Il a jugé "adéquates" les mesures prises par le gouvernement et la banque centrale face à la crise.

De "nombreux facteurs d'incertitude"

Selon lui, l'économie russe va s'adapter à cette nouvelle situation si les difficultés se poursuivent, et le niveau actuel des taux d'intérêt ne sera pas maintenu pendant toute la durée de la crise.

"Nous allons utiliser les mesures que nous avons employées avec succès en 2008", a-t-il expliqué, se montrant cependant flou sur sa vision de l'évolution de la situation, jugeant possible aussi bien un rebond durable du rouble qu'un nouveau recul et soulignant les "nombreux facteurs d'incertitude".

Dans la même tonalité, le président, plus populaire que jamais, a assuré que les programmes sociaux (hausses des retraites et des salaires des fonctionnaires) étaient maintenus, mais que le gouvernement serait peut-être contraint de réduire certaines dépenses sociales en fonction de l'évolution de la situation. 

La Russie ne doit plus être "dépendante du pétrole"

Mais le président russe a cependant reconnu que la gestion économique du pays n'avait pas été optimale. Il a admis que "les choses auraient pu être faites plus efficacement pour soutenir la stabilité du marché" et que des mesures auraient pu être prises "plus rapidement".

A deux reprises, Vladimir Poutine a insisté sur l'importance d'une diversification de l'économie russe, pour arrêter d'être dépendant du pétrole. Il a également souligné les bons résultats économiques du pays, où le taux de chômage est de 5,5%, et où la production industrielle est en hausse.

D'ailleurs "les sanctions économiques ne sont responsables que de 20 à 25% de la crise, a-t-il estimé, avant d'ajouter: "Est ce que nous voulons utiliser cette situation pour devenir économiquement indépendant, ou pour nous retrouver dos au mur?"

L'Occident, un "empire" qui veut "faire marcher au pas ses vassaux"

Sur l'Ukraine, le président russe maintient sa position, et dénonce une "opération punitive" de l'Ukraine contre les rebelles de l'Est. L'annexion de la Crimée ne serait pour rien dans la crise actuelle, selon le président. 

Il a par ailleurs accusé les Occidentaux de créer un nouveau "mur" en Europe et de se comporter en "empire" qui veut "faire marcher au pas ses vassaux", lors de sa conférence de presse annuelle.

"Il s'agit d'un mur virtuel, mais il commence déjà à être construit", a déclaré le chef de l'Etat russe interrogé sur le climat de confrontation entre Russes et Occidentaux. 

J.S avec agences