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Premiers chiffres de la croissance décevants pour Trump

Donald Trump a promis de tout faire pour arriver à une croissance proche des 4%.

Donald Trump a promis de tout faire pour arriver à une croissance proche des 4%. - Saul Loeb - AFP

Le PIB américain n'a progressé que de 0,7% en rythme annuel au premier trimestre 2017, soit bien moins que ce qu'attendaient les analystes.

Si la croissance est poussive en France en ce début d'année 2017, aux États-Unis elle a tendance à se tasser. Selon la première estimation du Bureau of Economic Analysis, le PIB américain a progressé de 0,7% en rythme annuel au premier trimestre, le premier de l'administration Trump.

Un chiffre pour le moins décevant, étant donné que le consensus des analystes interrogés par l'agence Reuters, tablait sur 1,2%.

L'économie américaine perd par ailleurs en tonus. Au précédent trimestre, la croissance s'était en effet élevée à 2,1%, toujours en rythme annuel. De fait, il s'agit tout simplement de la croissance la plus faible sur un seul trimestre depuis trois ans, et le premier trimestre 2014.

Paul Ashworth, économiste chez Capital Economics évoque ainsi une "déception", rappelant toutefois que "traditionnellement le PIB déçoit au premier trimestre avant d'accélérer les trois suivants. De fait, depuis 2010, la croissance moyenne sur le premier trimestre est de 0,9%, contre 2,4% pour les trois autres".

La consommation fléchit

Au cours des premiers mois du mandat de Donald Trump, un écart s'est creusé entre les enquêtes de conjoncture et du moral des ménages très optimistes d'une part et des indicateurs plus mitigés d'autre part.

Deux facteurs majeurs ont drastiquement freiné l'expansion américaine au premier trimestre: le tassement de la consommation et le moindre investissement dans les stocks.

L'écroulement de la croissance des dépenses de consommation, qui n'ont avancé que de 0,3% contre +3,5% au dernier trimestre 2016, constitue une mauvaise surprise. C'est leur plus médiocre progression depuis le dernier trimestre de 2009 alors que le pays sortait d'une récession. Les Américains ont notamment acheté moins de voitures et de biens durables.

Les dépenses de consommation, qui sont traditionnellement la locomotive de l'économie américaine et pèsent pour deux tiers du PIB, n'ont compté que pour 0,23 point dans la croissance au 1er trimestre, le score le plus modeste en plus de sept ans.

Des dépenses du gouvernement dans le rouge

Autre facteur de taille qui a provoqué cet essoufflement de l'expansion, les industriels ont choisi de puiser dans leurs stocks plutôt que de les reconstituer. Ce manque d'investissements a coûté presque un point à la croissance.

Dernier point noir, les dépenses du gouvernement sont passées dans le rouge pour se replier de 1,7%, leur plus forte baisse depuis un an.

Ces mauvaises performances ont été compensées par de bonnes nouvelles du côté du commerce extérieur, où les exportations sont reparties à la hausse (+5,8%) tandis que la croissance des importations s'est affaiblie.

Le marché immobilier, qui connaît une hausse de prix soutenue depuis des mois, est passé à une croissance à deux chiffres (+13,7% pour l'investissement résidentiel).

L'investissement des entreprises aussi s'est bien comporté affichant sa meilleure progression en trois ans (+9,4%). Ces progrès ont été tirés par les industries minières et pétrolières, soutenues par les mesures de l'administration Trump. Le ministère a précisé que leurs investissements s'étaient multipliés par quatre au 1er trimestre.

Le président Donald Trump avait affirmé du durant sa campagne qu'il s'emploierait pour retrouver une croissance autour de 4%, chiffre qu'elle n'a plus atteint depuis 17 années.

J.M. avec AFP