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Le président de l'ONG turque livre sa version de l'assaut

Bulent Yildirim, le président de l'organisation humanitaire turque à l'origine du convoi à destination de la bande de Gaza arraisonnée lundi, a assuré que des militants pro-palestiniens s'étaient bien emparés des armes d'une dizaine de soldats israéliens,

Bulent Yildirim, le président de l'organisation humanitaire turque à l'origine du convoi à destination de la bande de Gaza arraisonnée lundi, a assuré que des militants pro-palestiniens s'étaient bien emparés des armes d'une dizaine de soldats israéliens, - -

Des militants pro-palestiniens de la flottille à destination de la bande de Gaza arraisonnée lundi se sont bien...

par Simon Cameron-Moore

ISTANBUL (Reuters) - Des militants pro-palestiniens de la flottille à destination de la bande de Gaza arraisonnée lundi se sont bien emparés des armes d'une dizaine de soldats israéliens, mais les ont jetées à la mer sans les utiliser, a assuré le président de l'organisation humanitaire turque à l'origine du convoi.

"Oui, nous avons pris leurs armes. Cela aurait été de la légitime défense y compris si nous en avions fait usage", a affirmé Bulent Yildirim, livrant sa version des faits à son arrivée à Istanbul, après trois jours de détention et d'interrogatoire en Israël.

Le président de la Fondation pour les droits et les libertés humaines et pour l'aide humanitaire (IHH) se trouvait à bord du Mavi Marmara, dont neuf occupants ont trouvé la mort dans l'assaut, selon Tsahal. Bulent Yildirim a contesté ce bilan.

"On nous a remis neuf corps, mais la liste des disparus est plus longue.

"Nous avons dit à nos amis à bord: 'Nous allons mourir, devenons des martyrs, mais ne soyons pas de ceux qui ont eu recours aux armes à feu.

"Par cette décision, nos amis ont accepté la mort et nous avons jeté toutes les armes que nous leur avions prises à la mer", a-t-il poursuivi, ajoutant que les passagers avaient imploré les soldats de ne pas tirer.

Invoquant elles aussi la légitime défense, les autorités israéliennes affirment que les militaires ont été attaqués à coups de barres de fer et de couteaux, et que des occupants du navire ont ouvert le feu à l'aide de deux pistolets pris aux membres du commando avant d'être tués.

DRAPEAU BLANC

Selon Bulent Yildirim, les soldats israéliens ont d'abord fait usage de balles en caoutchouc avant de passer aux balles réelles lorsque des passagers les ont pris à partie à coups de bâtons et de chaises.

"Les Israéliens ont diffusé des vidéos montrant les bâtons utilisés sur le bateau, mais ils ont entamé l'image de la 'puissante armée israélienne' en montrant au monde qu'une poignée de volontaires pouvait les neutraliser", a-t-il fait valoir, assurant que sa fondation continuerait à affréter des navires pour briser le blocus de la bande de Gaza.

Selon lui, un médecin indonésien a été blessé par balles alors qu'il portait assistance à un militaire israélien blessé.

"Tandis que l'affrontement se poursuivait sur le pont supérieur, nous prenions soin des Israéliens en-dessous. Nous leur donnions de l'eau alors même qu'on nous informait de la mort de nos amis.

"Nous avons dit au médecin indonésien d'écarter le soldat. Il l'a amené en arrière et, alors qu'il le faisait, ils lui ont tiré cinq fois dans le ventre."

Bulent Yildirim a par ailleurs assuré qu'un photographe avait été tué pratiquement à bout portant d'une balle dans la tête, sans préciser s'il avait lui-même été témoin de la scène.

"J'ai retiré ma chemise et l'ai agitée en guise de drapeau blanc. Nous pensions qu'ils arrêteraient après avoir vu ce drapeau blanc, mais ils ont continué à tuer.

"L'un de nos amis a vu deux corps dans les toilettes", a-t-il ajouté.

L'Agence de presse anatolienne indique quant à elle que l'une des victimes, identifié sous le nom de Furkan Dogan, un Turc de 19 ans porteur d'un passeport américain, a été tué de quatre balles dans la tête et d'une dans la poitrine. Le corps d'un champion turc de taekwondo nommé Cetin Topcuoglu a également été identifié, selon l'agence.

Avec Ece Toksabay, Jean-Philippe Lefief pour le service français