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Protectionnisme: Lagarde met en garde Trump... sans le citer

Christine Lagarde, directrice générale du FMI

Christine Lagarde, directrice générale du FMI - Nicholas Kamm / AFP

La directrice du Fonds Monétaire International (FMI) a appelé à "se tenir à l'écart de mesures qui affecteraient gravement le commerce", faisant référence aux menaces protectionnistes prononcées par l'administration Trump depuis son arrivée à la Maison Blanche.

Trois jours avant la réunion du G20-Finances à Baden-Baden (Allemagne), Christine Lagarde s'est posée en défenseur du libre-échange. L'économie mondiale doit éviter les "restrictions" commerciales et migratoires qui risqueraient de freiner la dynamique actuelle et de détériorer les conditions de vie sur le globe, a assuré la directrice du FMI. Avant de poursuivre: "Nous devons collectivement éviter de nous infliger nous-même des blessures. Cela nécessite de se tenir à l'écart de mesures qui affecteraient gravement le commerce, les migrations, les flux de capitaux et le partage de technologies".

Cette mise en garde fait notamment allusion à l'administration Trump qui menace plusieurs de ses partenaires, dont la Chine et le Mexique, de mesures protectionnistes censées ramener des emplois sur le sol américain, au risque toutefois de déclencher des mesures de représailles et une guerre commerciale.

Critique du protectionnisme 

Dans un rapport publié ce mardi, le Fonds monétaire international cherche à récuser l'idée que le protectionnisme profiterait aux laissés-pour-compte par la mondialisation. "Les restrictions apporteraient (...) peu de choses à ceux qui sont frappés par le développement du commerce et de la technologie", affirme l'institution, traditionnelle avocate du libre-échange et de l'ouverture des frontières économiques. Selon le FMI, ces mesures augmenteraient le coût de la vie, "frappant de plein fouet" les plus bas revenus.

En prévision du G20-Finances, un haut responsable du Trésor américain avait affirmé lundi que l'administration Trump était pour un commerce "libre" mais équitable". Sans surprise, le Fonds défend également le multilatéralisme que l'administration Trump a plusieurs fois critiqué en s'en prenant notamment à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). "Les récentes critiques politiques provenant des économies avancées et visant les règles issues du système multilatéral du commerce font peser une menace sur une source cruciale de la croissance de la productivité", assure le rapport.

P.L avec AFP