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Quand une plaque d’immatriculation peut atteindre le prix d’une demi-douzaine de Bugatti

Afzal Kahn, le fondateur de Kahn Design, veut vendre sa plaque d'immatriculation 'F1' 14,7 millions de livres.

Afzal Kahn, le fondateur de Kahn Design, veut vendre sa plaque d'immatriculation 'F1' 14,7 millions de livres. - Afzal Kahn

Belgique, Dubaï, Grande-Bretagne, les plaques d’immatriculations sont personnalisables dans ces pays. A la clé, un business particulièrement juteux pour les autorités.

1 million de dirhams des Emirats Arabes Unis (environ 220.000 euros) pour une plaque ‘607’, 470.000 euros empochés chaque mois par l’Etat belge grâce aux plaques d’immatriculation, selon la RTBF, une plaque qui dépasse en Grande-Bretagne le prix de bien des appartements de luxe, les plaques d’immatriculation personnalisées sont devenues en quelques années une manne financière pour leurs propriétaires. Et pour les gouvernements qui ont légalisé cette pratique.

Une plus-value de 14 millions de livres

Dernière folie en date, le designer automobile et fondateur de la société de personnalisation Kahn Design, Afzhal Kahn, a choisi de vendre la plaque d’immatriculation considérée comme la plus chère du monde, la plaque "F1", rapporte la presse britannique. Jusqu’ici apposée sur sa Bugatti Veyron SuperSport, la plaque est estimée (taxes comprises) à 14,70 millions de livres (soit environ 16,78 millions d’euros). De quoi faire une belle plus-value: Afzhal Kahn avait en effet acheté cette plaque en 2008, au tarif de 440.000 livres (soit un peu plus de 500.000 euros). Elle appartenait alors au Conseil de l’Essex.

En Grande-Bretagne, plus de 375.000 plaques personnalisées ont été vendues l’année dernière, notamment via des sites comme Regtransfers.co.uk, qui propose ainsi la vente de la fameuse plaque ‘F1’. Le site propose même un paiement par mensualité pour votre plaque préférée. Ces sociétés se sont spécialisées dans le commerce de ces plaques particulières, sous l’égide du Driver&Vehicle Licensing Agency (DVLA), le département qui administre les plaques et empoche les taxes inhérentes depuis 1989. L’année dernière, plus de 100 millions de livres (environ 114 millions d’euros) ont été échangés en plaques d’immatriculation personnalisées, expliquait fin mars le quotidien The Sun.

Et en France?

De l’autre côté de la Manche, la personnalisation des plaques d’immatriculation n’est pas autorisée. A peine le conducteur peut-il choisir le logo du département, mais absolument pas la combinaison de chiffres et de lettres. Pourtant, en se basant sur l’exemple belge, le magazine Challenges estime que la personnalisation aurait pu rapporter 29 millions d’euros à l’Etat l’année dernière. A raison de 1.000 euros par plaque personnalisée. En juillet 2016, Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, avait d'ailleurs envisagé de proposer un système de personnalisation calqué sur l’exemple belge. Recette estimée: 10 millions d’euros.

La mise en place du SIV (Système d’Immatriculation des Véhicules) en 2009, puis des préfectures virtuelles en novembre dernier interdisent cependant toute originalité à de l’établissement de la carte grise. De plus, contrairement à la Grande-Bretagne, une plaque est attachée en France à un véhicule tout au long de sa vie, et non à son propriétaire.

Pauline Ducamp