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Quels sont les engagements de la Grèce pour obtenir un plan d'aide?

Le Parlement grec va devoir adopter d'ici le 15 juillet plusieurs réformes, notamment celles sur la TVA et les retraites.

Le Parlement grec va devoir adopter d'ici le 15 juillet plusieurs réformes, notamment celles sur la TVA et les retraites. - Louisa Gouliamaki- AFP

Au terme de deux jours de négociations, les dirigeants de la zone euro ont adopté ce 13 juillet, un plan de sortie de crise pour maintenir la Grèce au sein de l'union monétaire. Mais le pays va devoir se livrer à de lourdes réformes.

Athènes restera dans la zone euro. Ce lundi matin, les dirigeants de la zone euro sont enfin parvenus à un accord avec la Grèce pour négocier un troisième plan d'aide et ainsi éviter au pays une sortie de l'union monétaire.

Mais les conditions imposées par les responsables de l'union monétaire sont drastiques. Ils veulent notamment s'assurer qu'Athènes mène rapidement ses réformes. C'est pourquoi, le parlement grec n'a que deux jours pour faire adopter notamment une série de réformes, notamment sur une unification de la TVA à 23%, y compris pour la restauration, ou le relèvement de l'âge de la retraite à 67 ans dès 2022. Le Parlement doit aussi approuver la garantie de l'indépendance de l'Elstat, l'organisme des statistiques.

Avant le 22 juillet, les Grecs devront aussi adopter un code de procédure civile destiné à accélérer le système de justice civile afin de réduire ses coûts.

Ce sont les conditions préalables au déclenchement du processus formel d'un troisième plan de sauvetage évalué à 80 milliards d'euros ( voir encadré en fin d'article). Les dirigeants européens redoutaient qu'après l'obtention des fonds, le gouvernement grec n'interrompe la mise en œuvre des privatisations et des réformes promises à ses créanciers, comme celle des retraites ou de la fiscalité.

Ils ont également durci de manière conséquente le plan de réformes approuvé samedi par le parlement grec et qui reprenait déjà de nombreuses exigences des créanciers, demandes pourtant rejetées par les citoyens grecs dimanche 5 juillet lors d'un référendum. Ces propositions étaient jugées insuffisantes par des pays comme l'Allemagne ou la Finlande, même si la France ainsi que les experts des "institutions" - Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international - leur ont donné un premier avis favorable vendredi.

Athènes devra aussi réformer son marché du travail, privatiser le réseau de transport électrique, et renforcer le secteur financier, autant d'engagements qui vont à l'encontre de la ligne voulue par la gauche radicale d'Alexis Tsipras qui avait fait de la lutte contre les politiques d'austérité son cheval de bataille devant les électeurs.

Un accord "difficile" pour Tsipras

Le leader de la gauche radicale grecque a cependant réussi à éviter lors des négociations qu'un fonds regroupant des actifs publics grecs destinés à être privatisés soit domicilié au Luxembourg. "L'accord est difficile mais nous avons coupé court au mouvement de transfert d'actifs publics à l'étranger. Nous nous sommes épargnés un étranglement financier et un effondrement du système bancaire", a dit Alexis Tsipras à la presse.

La question du rééchelonnement d'une partie de la dette grecque, qui représente 175% de son Produit intérieur brut (PIB), a aussi été actée par François Hollande qui a évoqué un allongement des maturités des prêts et des aménagements sur les intérêts.

L'aménagement de la dette grecque suscitait de fortes réticences dans certains pays comme l'Allemagne mais constitue le principal argument d'Alexis Tsipras pour faire accepter par ses compatriotes les nouvelles mesures d'austérité.

Alors que les banques grecques sont fermées et complètement dépendantes des liquidités d'urgence accordées par la Banque centrale européenne, l'accord proposé à Alexis Tsipras est considéré comme sa dernière chance pour éviter l'effondrement financier et économique du pays.

Les ministres des Finances de la zone euro doivent aussi se pencher dans quelques heures sur les moyens de financer un prêt relais pour faire la soudure entre les besoins financiers immédiats de la Grèce et l'obtention des fonds du Mécanisme européen de stabilité.

Ce qu'obtient la Grèce

Les sacrifices faits par Athènes vont ouvrir la voie à un troisième plan d'aide qui devrait être financé via le MES (mécanisme européen de stabilité) et qui pourrait s'élever entre 82 et 86 milliards d'euros.

Sur cette somme, 10 à 25 milliards d'euros devraient être servir à recapitaliser les banques helléniques.

En outre, l'Eurogroupe s'est dit prêt à "évaluer" de nouvelles mesures pour tenter de rendre la dette grecque plus soutenable (allongement des délais de grâce et des maturités).

C.C. avec agences