BFM Business
International

Qui est Aliko Dangote, le milliardaire qui veut racheter Arsenal?

Aliko Dangote, lors d'une visite à l'Élysée où il avait été reçu par François Hollande.

Aliko Dangote, lors d'une visite à l'Élysée où il avait été reçu par François Hollande. - Stéphane de Sakutin - AFP

Dans les prochaines années, ce multi-milliardaire nigérian compte investir lourdement en Europe et aux États-Unis. Il veut y appliquer les principes qui ont fait de lui l’homme le plus riche d’Afrique.

L’annonce a produit son effet. Aliko Dangote, l’homme le plus riche d’Afrique, veut racheter le club anglais d’Arsenal. Et au passage, montrer la sortie à son emblématique entraîneur Arsène Wenger. Mais dans l’entretien qu’il a récemment accordé à Bloomberg, l’homme d’affaires nigérian affiche des ambitions autrement plus importantes.

Dangote, dont la fortune est estimée à 12,2 milliards de dollars par le magazine Forbes, envisage en effet une diversification de ses activités, qu’il prévoit d’exercer à 60% en dehors du continent africain. Avec, à la clé, des investissements de l’ordre de 20 à 50 milliards de dollars aux États-Unis et en Europe d’ici à 2025, notamment dans les énergies renouvelables et la pétrochimie.

Parti de (presque) rien

À 60 ans, cet homme d’affaires amorce donc un virage stratégique dans une carrière qui a débuté à la fin des années 1970 à Kano, dans le nord du Nigéria. Après des études de commerce à la prestigieuse université al-Azhar du Caire, il reçoit l’aide de son oncle, un notable de la région, et de son grand-père. Ces derniers lui fournissent un apport financier et trois camions de ciment.

Un peu moins de 40 ans plus tard, le groupe Dangote occupe plus de 60% du marché nigérian, possède l’une des plus grandes cimenteries du monde. En prenant en compte ses autres activités, il représente 10% de la richesse produite dans le pays.

Ciment, farine et pétrole

Car si le ciment est bien le pilier de l’empire Dangote, le groupe est également présent dans d’autres secteurs. Sucre, farine, pâtes, immobilier, automobile, banque… Rien, ou presque, ne lui résiste. Sa proximité avec le pouvoir politique local lui ouvre autant de portes qu’elle en ferme à ses concurrents. Le français Lafarge en a ainsi fait l’amère expérience en 2014, quand les critères de qualité du ciment ont opportunément évolué en faveur du Nigérian.

En 2013, Dangote franchit un nouveau cap, et investit dans la construction d’une raffinerie de pétrole au Nigéria, étendant ainsi un peu plus son influence sur son pays natal qui possède les plus grosses réserves du continent.

Train de vie modeste et philanthropie

Aujourd’hui, l’homme le plus riche d’Afrique possède des usines dans seize pays, dont le Brésil ou l’Indonésie, et détient une quinzaine de sociétés dont l’une est la plus grosse capitalisation boursière du Nigéria. Mais Dangote a conservé une certaine discrétion et même un train de vie relativement modeste.

Comme Bill Gates, dont il s’est rapproché grâce à sa fondation, il finance de nombreux projets philanthropiques. Il a même désormais ses entrées auprès de nombreux chefs d’États occidentaux. Barack Obama ou François Hollande, quand ils étaient encore au pouvoir l’ont, par exemple, reçu.

Dans les prochaines années, Aliko Dangote tentera donc d’exporter sa success story hors des frontières du continent africain. Les propriétaires d’Arsenal - et Arsène Wenger - sont prévenus.