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Qui la Grèce peut-elle entraîner dans sa chute?

La Grèce pourrait emporter dans son sillage le Portugal et la Grèce

La Grèce pourrait emporter dans son sillage le Portugal et la Grèce - Aris Messinis - AFP

A la suite des derniers évènements du feuilleton grec, les coûts d'emprunts des pays du Sud de l'Europe ont flambé, montrant les craintes des investisseurs. Faut-il pour autant s'inquiéter?

La réaction est à la mesure de l'inquiétude entourant la Grèce. L'ensemble des marchés ont en effet fait part de leurs craintes sur l'avenir de la situation du pays ce lundi 29 juin, les principales bourses européennes ont ainsi lourdement chuté à l'ouverture.

Signe de la tension entourant les investisseurs, le marché obligataire est touché. En clair les coûts d'emprunts des pays les plus fragiles de la zone euro se sont envolés ce lundi. Les taux à 10 ans de la dette italienne ont augmenté de 0,23% ceux de l'Espagne de 0,21%, le Portugal de 0,32%. Soit de véritables fossés sur ce type d'actifs .

"Il y a une vraie grosse réaction", observe Patrick Jacq, stratégiste obligataire chez BNP Paribas. Le scénario catastrophe que tout le monde redoute est que les difficultés grecques se transmettent à ces autres pays via le marché de la dette, en faisant repartir en flèche leurs coûts d'emprunts, asphyxiant par la même leurs budgets.

"On va vivre au rythme des sondages" sur le référendum

Ce risque de contagion est-il déjà vraiment palpable? Pas vraiment, répondent les spécialistes. "Il y a contagion si vous souffrez du même mal que quelqu'un. Là il s'agit plutôt d'une vraie pollution", juge Patrick Jacq. "Il y a un petit peu de contagion", estime pour sa part Cyril Regnat stratégiste chez Natixis. Mais ce dernier ajoute que les écarts de taux avec d'autres pays jugés "solides" par les marchés "sont loin des niveaux de 2011".

Et pour le moment le feu ne semble pas encore s'être déclaré dans la maison. "Pour le moment les conséquences économiques réelles pour ces pays sont marginales", explique Patrick Jacq qui considère toutefois que si la réaction se poursuit sur plusieurs mois la donne devrait être différente.

Les tensions observées sur le marché de la dette devraient continuer jusqu'au 5 juillet, date à laquelle le peuple grec se prononcera par référendum sur sa volonté d'adopter les mesures des Européens pour bénéficier d'une extension du plan d'aide."D'ici là on va vivre au rythme des sondages", considère Cyril Regnat, pour qui le marché table "pour le moment sur un non".

Mais même dans le pire des cas, le stratège considère que le risque de contagion devrait être limité. "Les pare-feux sont beaucoup plus nombreux et solides qu'ils ne l'étaient en 2011", rappelle-t-il citant notamment le plan d'aide d'urgence de la BCE, le programme OMT.

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