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Référendum grec: oui-non, quels scénarios possibles ?

Que se passera-t-il pour la Grèce, son gouvernement, son économie et sa place dans la zone Euro, en cas de victoire du "oui" ou du "non" ?

Que se passera-t-il pour la Grèce, son gouvernement, son économie et sa place dans la zone Euro, en cas de victoire du "oui" ou du "non" ? - Louisa Goulamaki-AFP

Le résultat du référendum de dimanche, connu ce soir, sera déterminant pour l'avenir de la Grèce au sein de la zone euro. Revue des deux scénarios possibles, selon que le "oui" ou le "non" l'emportera.

Qu'adviendra-t-il de la Grèce après le référendum de ce dimanche? Comment réagiront ses partenaires et créanciers? Changement de gouvernement ou statu quo, reprise des négociations, sortie de la zone euro... Voici les scénarios possibles pour Athènes, selon que le oui ou que le non arrivera en tête, ce dimanche soir, en Grèce.

1.Le scénario du oui

Pour le gouvernement emmené par la gauche radicale Syriza, qui a appelé à rejeter les propositions des créanciers, ce scénario serait un désaveu. Le ministre des Finances Yanis Varoufakis a d'ores et déjà prévenu qu'il démissionnerait.

Le Premier ministre Alexis Tsipras, lui, a laissé planer le doute. Si Tsipras tombe, deux possibilités s'offriront à la Grèce.

La première : qu'un gouvernement d'unité nationale se forme, sur les bases de l'actuel Parlement. Un scénario compliqué, en raison des divergences entre les partis d'opposition -- droite ou centre-gauche, qui ne disposent pas de majorité -- et Syriza.

En cas d'échec, la Grèce devra se résoudre à organiser des élections anticipées. Ce scrutin ne pourra cependant pas avoir lieu avant 30 jours. Et rien ne dit que la Grèce ne reviendrait pas à la situation de départ, selon Henrik Enderlein, de l'Institut Jacques Delors, pour qui "Tsipras pourrait à nouveau gagner".

Pour le pays, à court d'argent frais et soumis depuis lundi à un contrôle des capitaux, cette période d'incertitude serait difficilement gérable. Le 20 juillet, elle devra honorer une autre dette, de 3,5 milliards d'euros, à la Banque centrale européenne (BCE).

La BCE, jusqu'à présent, a assuré la survie de l'économie grecque en maintenant ses prêts d'urgence (ELA) aux banques grecques. Mais si Athènes venait à faire défaut le 20 juillet... "Le temps de la politique n'est pas celui de l'économie", insiste Olivier Passet, économiste chez Xerfi.

La mise au point d'un accord définitif, qui devra être ratifié par certains parlements européens, pourrait ainsi prendre "plusieurs semaines". "Il faudra que des solutions techniques soient trouvées dans l'intervalle" pour permettre à Athènes de rembourser ou reporter ses créances, estime Olivier Passet. 

2.Le scénario du non

Pour de nombreux observateurs, une victoire du non provoquerait un "saut dans l'inconnu" -- avec à la clé une possible tempête économique pour la Grèce, dont l'ampleur et l'issue dépendront de l'attitude des partenaires européens d'Athènes.

"En cas de non, la situation sera plus compliquée", résume Olivier Passet : "Tsipras sera conforté, donc la crise politique en Grèce sera atténuée. Mais au niveau de l'Eurogroupe, ça serait extrêmement difficile à gérer".

Les partenaires d'Athènes accepteront-ils, en effet, de reprendre les négociations ? Jean-Claude Juncker a semblé l'exclure, assimilant le non à un rejet de l'Europe.

Alexis Tsipras, lui, s'est montré confiant : un tel résultat, selon lui, mettra "une forte pression" pour obtenir "un accord meilleur". Dans l'hypothèse d'une rupture complète, la BCE pourrait difficilement toutefois continuer d'alimenter les banques grecques en argent frais. Ces dernières, à sec, se retrouveraient en faillite.

Les Européens laisseront-ils le pays sombrer ainsi sans réagir? Pour Vivien Pertusot, chercheur à l'Institut français des relations internationales (Ifri), cette hypothèse est peu probable, en raison des risques politiques et économiques qu'elle ferait peser sur l'ensemble de la zone euro. Un autre scénario pourrait alors se profiler, qui verrait Athènes et ses créanciers enterrer leurs divisions et chercher un terrain d'entente. 

BFM Business avec AFP