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Rigueur budgétaire: Osborne contraint les futurs gouvernements

George Osborne veut instaurer une "règle d'or".
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George Osborne veut instaurer une "règle d'or". . - Christopher Furlong - AFP

Le ministre des Finances britannique veut mettre en place une "règle d'or".

George Osborne ne veut plus de laisser-aller. Le ministre des Finances britannique cherchera mercredi à renforcer la crédibilité de sa politique économique, tout frais sorti d'une victoire décisive des Conservateurs aux élections du mois dernier, en renforçant son engagement à ce que l'Etat assure des excédents budgétaires sur le long terme.

Il proposera une législation contraignant les futurs gouvernements à dépenser moins que leurs recettes fiscales en période de conjoncture normale -- une "règle d'or" que très peu de pays ont tenté d'instaurer depuis la Seconde Guerre mondiale -- selon des extraits de son traditionnel discours de Mansion House qu'il prononcera dans la soirée à la City.

Le ministre doit également apporter des précisions sur la façon dont l'Etat procédera à la vente de sa participation au capital de Royal Bank of Scotland (RBS), dans son discours prononcé à 20h00 GMT à la résidence du Lord-maire de Londres. Londres veut accélérer la cession d'une partie des 81% de RBS détenus depuis la crise financière de 2007-2009 afin que celle-ci intervienne avant la privatisation de Lloyds Banking Group prévue pour mars 2016. Le gouvernement étudie la possibilité d'une première vente d'actions RBS dès septembre, pour un montant situé trois et cinq milliards de livres (6,8 milliards d'euros), selon des sources. Il pourrait commanditer une analyse indépendante pour évaluer le prix d'équilibre.

Alors que les actions ont été acquises à 502 pence, le Trésor a dit qu'il jugerait un prix de 407 pence correct, compte tenu des commissions reçues de la banque. Parallèlement, le gouverneur de la Banque d'Angleterre Mark Carney, qui intervient également au dîner annuel de Mansion House, doit annoncer un durcissement de la réglementation des marchés financiers, secoués par une longue série de scandales. "Dans le budget, nous allons mettre en avant ce nouveau cadre budgétaire rigoureux afin de consacrer cet engagement permanent à un excédent, et à la responsabilité budgétaire qu'il représente", va déclarer George Osborne dans son discours dont des extraits ont été publiés à l'avance.

Accélérer la réduction du déficit budgétaire

Le mois prochain, il doit actualiser les prévisions du gouvernement en matière d'endettement et de croissance dans son premier discours sur le budget depuis les élections de mai. En décembre, le ministre avait promis d'accélérer la réduction du déficit budgétaire en vue d'atteindre un excédent d'ici l'exercice fiscal 2018/2019, un message de rigueur qui avait surpris les observateurs à quelques mois des élections.

Le Parti travailliste a promis une réduction du déficit à un rythme plus lent, avec des augmentations d'impôts, ce qui n'a pas convaincu les électeurs. George Osborne semble vouloir tirer parti mercredi de l'état de l'opinion à ce sujet. "En temps normal, les gouvernements de gauche comme de droite devraient veiller à présenter un excédent budgétaire afin de réduire la dette et de préparer (au mieux le pays) à un avenir incertain", dira-t-il selon les extraits communiqués par le ministère des Finances. Même si cette disposition est inscrite dans la loi, les futurs gouvernements pourront tout de même l'abroger. George Osborne a également l'intention de raviver un comité qui existait au 19ème siècle, chargé de la réduction de la dette et qui comptait parmi ses membres le gouverneur de la Banque d'Angleterre et le président de la Chambre des Communes.

Des responsables du Fonds monétaire international (FMI) ont estimé ce mois-ci que l'économie britannique pourrait se porter mieux si l'Etat ne réduisait le niveau de sa dette que progressivement. Mais George Osborne pense que le pays risque d'être pris de court si l'économie mondiale se dégrade alors que sa dette est à 80% du PIB, environ deux fois plus qu'avant la crise financière.

D. L. avec Reuters