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Russie: pourquoi la France rechigne à livrer le deuxième Mistral

Le second navire militaire Mistral, baptisé "Sébastopol", en construction aux chantiers navals STX France, à Saint-Nazaire.

Le second navire militaire Mistral, baptisé "Sébastopol", en construction aux chantiers navals STX France, à Saint-Nazaire. - -

Les officiels européens annonceront ce 24 juillet de nouvelles sanctions contre la Russie. Les Mistrals ne sont pas concernés, mais la France hésite à livrer le second pour ne pas se fermer des portes en Europe de l'Est.

Vers un renforcement des sanctions contre la Russie. Les partenaires européens doivent établir une nouvelle liste de personnalités et d'entreprises visés par des sanctions ce jeudi 24 juillet. Un embargo concernant les ventes d'armement pourrait aussi être décidé.

Cette mesure ne concernerait que les futurs contrats. En théorie, Paris serait donc en droit de livrer le 2ème Mistral à Moscou. Mais en pratique, le maintien de cette livraison pourrait lui coûter très cher commercialement.

Pour un Mistral, ce sont plusieurs milliards de contrats militaires qui risquent d'échapper aux industriels français. Plusieurs pays d'Europe de l'Est pourraient en effet boycotter les entreprises françaises. Or les opportunités y sont nombreuses.

L'Eldorado polonais

Par exemple en Lituanie, où le gouvernement va augmenter ses dépenses militaires. En Roumanie, où Bucarest va devoir renouveler ses avions de chasses. Et surtout en Pologne, qui offre les perspectives les plus intéressantes. Varsovie a lancé des appels d'offres portant sur des hélicoptères, des missiles ou encore des sous-marins.

Ces commandes, de nombreux industriels français en rêvent. Airbus, MBDA, la DCNS et même Dassault Aviation qui ne désespère pas de vendre son Rafale, lorgnent ces contrées. L'épisode du Mistral pourrait les affaiblir, et profiter au contraire à leurs concurrents britanniques, comme BAE Systems.

Mathieu Sevin