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Salaires des dirigeants: Nestlé anticipe la limitation

Des billets de 100 et de 1.000 francs suisses.

Des billets de 100 et de 1.000 francs suisses. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Le géant suisse de l'agroalimentaire va soumettre la rémunération de son exécutif au vote de l'assemblée générale. Il se conforme ainsi à une initiative populaire votée en 2013, qui prendra effet en 2015.

Nestlé va plafonner les salaires de ses dirigeants. Le géant suisse de l'agroalimentaire veut créer un système de rémunération maximale pour se mettre en conformité avec la loi votée l'an dernier en Suisse.

Les actionnaires de Nestlé ont trouvé dans leurs boîtes aux lettres ce mardi 11 mars un courrier de la direction avec les propositions du groupe pour un nouveau système de rémunération. Le montant maximal des rémunérations des principaux dirigeants mais aussi des administrateurs, sera désormais voté chaque année en assemblée générale.

Nestlé a tout de même pensé à prévoir une marge confortable pour la part variable. Petit rappel: en 2013, le président du groupe a touché 5 millions d'euros, le directeur général 7 millions.

Novartis chef de file

Les Suisses ont décidé l'an dernier d'encadrer les rémunérations abusives des patrons, en tout cas en ce qui concerne les sociétés cotées, en votant en faveur de l'initiative "Minder", du nom de son auteur (voir encadré). Les entreprises qui cotent en Bourse doivent donc adapter leurs statuts d'ici 2015.

Le groupe pharmaceutique suisse Novartis a été le premier à revoir son système de rémunération. Le laboratoire avait été à l'origine du débat sur les salaires helvétiques après la polémique sur les 58 millions d'euros octroyés à son président, Daniel Vasella, pour son départ en retraite. Il avait finalement dû y renoncer.

Le titre de l'encadré ici

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Ne pas confondre "initiative Minder" et "initiative 1:12"

Deux initiatives populaires concernant les rémunérations des patrons ont été proposées en 2013 en Suisse. L'initiative "1:12 - Pour des salaires équitables" a été lancée par la Jeunesse socialiste suisse. Elle prévoyait de fixer un plafond au salaire des dirigeants, à douze fois le salaire le plus bas de l'entreprise. Les électeurs suisses ont voté contre en novembre 2013.

L'initiative Minder, elle, impose aux sociétés cotées en Bourse de voter le salaire du patron en Assemblée générale, de le rendre public, de limiter les indemnités, sous peine de sanction. Elle a été adoptée par les Suisses à près de 70% en mars 2013.

Hélène Cornet