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Sanctions: les contrats des Français en Russie en péril?

François Hollande et Vladimir Poutine au G20 de Saint-Petersbourg en septembre 2013.

François Hollande et Vladimir Poutine au G20 de Saint-Petersbourg en septembre 2013. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Les sanctions de l'Ouest contre la Russie pleuvent, ces derniers jours. Les entreprises françaises ont pourtant beaucoup à perdre dans une restriction des échanges commerciaux avec le pays. Etat des lieux.

Les tensions persistent avec la Russie sur le dossier de la Crimée. La France "pourra envisager" d'annuler la vente de navires militaires français Mistral au Kremlin, "si Poutine continue ce qu'il fait" en Ukraine, a déclaré Laurent Fabius, le 17 mars. Le ministre des Affaires étrangères évoquait un troisième train de sanctions, cette fois économiques et commerciales, alors qu'un deuxième volet venait d'être décidé.

Des contrats en Russie, les entreprises françaises en ont beaucoup. Des deals gigantesques dans l'aéronautique, l'énergie et les transports. Des grands noms comme Arianespace, Airbus, Total, SNCF, ou encore LVMH. Pour l'instant, pour eux, l'heure est à la prudence.

Arianespace, Airbus, Total et Alstom

Le lanceur français de satellite Arianespace est actuellement en négociation avec le pays à propos de l'achat de plusieurs lanceurs russes Soyouz. Un accord commercial potentiellement important pourrait en découler. Au sein du groupe dont le secteur est habitué à des négociations très longues et aux pressions diplomatiques, on reste serein. "On ne sent aucune inquiétude pour l'instant", assure-t-on. Il se dit aussi que du côté d'Airbus Helicopters - anciennement Eurocopter - on attend une importante commande russe.

Il y a aussi les contrats tout juste signés. C'est le cas de Total. Le géant français est largement présent en Russie, et y a signé, il y a quelques semaines, pour un gigantesque projet gazier dans le grand nord du pays. Alstom a conclu, lui, il y a un peu plus d'un an, un accord avec un homologue russe TMH pour créer une locomotive électrique nouvelle génération, pour les Chemins de fer de l'ex-URSS.

Les deux camps perdants

SNCF a par ailleurs signé en avril 2013 un contrat d'intention avec Moscou pour approfondir la coopération avec son homologue russe RZD dans la recherche et l’enseignement autour de la grande vitesse. En ligne de mire de la compagnie ferroviaire française, le TGV Moscou-Saint-Petersbourg, quand bien-même le a été reporté.

En fait, la grande majorité des grands groupes industriels français sont présents en Russie et sont continuellement en lice pour répondre aux appels d'offres russes. Les montants se comptent souvent en milliards d'euros. Que se passerait-il si la France poussait ses fleurons industriels à lâcher des contrats? Ou à l'inverse, si la Russie fermait ses portes aux sociétés françaises? Un industriel français explique qu'alors, les deux camps seraient perdants.

Isabelle Gollentz et BFMbusiness.com