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Sanctions européennes contre la Grèce: la France accuse l'Allemagne

Michel Sapin a dénoncé la décision de l'Eurogroupe concernant la dette grecque.

Michel Sapin a dénoncé la décision de l'Eurogroupe concernant la dette grecque. - Eric Piermont - AFP

Michel Sapin et François Hollande ont dénoncé la décision prise par l'Eurogroupe de suspendre les mesures d'allègement de la dette grecque. Avec Berlin en ligne de mire.

Le dossier grec provoque une nouvelle fois des tensions au sein de la zone euro. Michel Sapin a en effet contesté ce jeudi la décision de la présidence de l'Eurogroupe de suspendre les mesures d'allègement de la dette grecque, rappelant que ces mesures avaient été adoptées "sans aucune condition".

"Les expressions individuelles ne sont pas des expressions collectives de l'Eurogroupe", a affirmé le ministre de l'Économie et des Finances lors d'une conférence de presse, dans une allusion implicite à l'Allemagne, pays qui a demandé la suspension de ces mesures.

"Les dispositions d'allègement de la dette seront mises en oeuvre", a-t-il insisté, rappelant que cette décision était "le premier pas fait par les pays de l'Eurogroupe pour tenir leurs engagements vis-à-vis de la Grèce".

Même son de cloche du côté de François Hollande qui, depuis Bruxelles, a assuré qu'il ne pouvait "pas être question de demander encore des efforts supplémentaires à la Grèce". "Je suis pour que la Grèce soit traitée dignement", a-t-il notamment affirmé.

Les mesures sociales de Tsipras en cause

Jeroen Dijsselbloem, le porte-parole du président de l'Eurogroupe, avait annoncé la veille, à la demande de l'Allemagne, la suspension des mesures d'allègement de la dette grecque, qui avaient été accordées début décembre par la zone euro à Athènes en échange de réformes, après l'annonce par Alexis Tsipras de nouvelles mesures sociales.

Au coeur de la discorde, figurent deux mesures sociales annoncées par le Premier ministre grec: le rétablissement, pour les plus basses pensions de retraite, d'un treizième versement annuel -supprimé lors de précédentes mesures d'austérité- ainsi qu'un report de la hausse de la TVA sur les îles de l'est égéen, où s'entassent actuellement plus de 16.000 migrants et réfugiés, "tant que dure la crise des réfugiés". 

Y.D. avec AFP