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Sans accord, le Brexit coûterait 65 milliards d'euros par an aux entreprises

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- - John Thys / AFP

Bruxelles et Londres négocient un accord de libre-échange pour l'après-Brexit. En cas d'échec, les entreprises des deux côtés de la Manche devront s'acquitter de coûts supplémentaires importants pour poursuivre leurs échanges.

Il reste à peine plus d'un an à l'Union européenne et au Royaume-Uni pour s'accorder sur la nature de leur future relation commerciale. Un feuilleton que les entreprises doivent suivre attentivement, car, en l'absence d'un accord de libre-échange entre Bruxelles et Londres, la note pourrait s'avérer salée.

Les entreprises de part et d'autre de la Manche paieraient un coût supplémentaire de 65 milliards d'euros par an, selon une étude du cabinet de consultants Oliver Wyman et le cabinet d’avocats Clifford Chance, relayée par Reuters

35 milliards d'euros pour les entreprises en Europe

Dans le détail, "les sociétés situées dans l’UE devront payer près de 35 milliards d’euros en barrières tarifaires et non tarifaires si la Grande-Bretagne quitte le bloc sans accord", rapporte l'agence. Les secteurs les plus touchés seraient l’automobile, puis l’agriculture et l’agroalimentaire.

À l’inverse, "exporter à destination de l’UE coûtera 30 milliards d’euros par an aux entreprises britanniques". Comme dans l'Union, l'automobile, l’agriculture et l’agroalimentaire seraient en première ligne, ainsi que les biens de consommation et les activités chimiques et plastiques.

Surtout, l'étude souligne que les entreprises britanniques exerçant dans la finance seront les plus affectées par cette situation. Or, le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, a indiqué dans une interview à la BBC la semaine passée que "les services financiers ne peuvent être inclus dans un accord de libre-change pour de nombreuses raisons, liées à la stabilité et aux questions de supervision". Au Royaume-Uni, les services financiers représentent 10% du PIB et sont le seul secteur excédentaire dans les échanges commerciaux avec l'UE.

Un accord réduirait les coûts de moitié

Bruxelles a présenté la semaine dernière à Londres un projet d’accord de douanier pour l’après-Brexit, bien moins ambitieux que ce qu'attendent les Britanniques. Sans accord, les deux blocs devront commercer dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), une fois le Brexit acté. Selon l'étude, un accord de libre-échange réduirait les coûts de moitié pour l'UE et le Royaume-Uni.

J.-C.C.