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Séisme en Équateur: l'État annonce de fortes hausses d'impôts

Le séisme a fait 600 morts.

Le séisme a fait 600 morts. - Juan Cevallos - AFP

"Le tremblement de terre devrait coûter 3 milliards de dollars, ce qui représente 2 à 3 points de PIB pour le pays. Pour y faire face, le gouvernement a annoncé des mesures drastiques."

La population équatorienne a subi samedi dernier le pire tremblement de terre en Amérique latine depuis celui d'Haïti en 2010. Le dernier bilan officiel faisait état de 587 morts, dont 29 étrangers, 5.733 blessés et plus de 20.000 déplacés.

En dévastant la côte pacifique, dont des zones touristiques, le séisme d'une magnitude de 7,8 devrait coûter à l'Equateur trois milliards de dollars, soit "deux ou trois points de PIB" (produit intérieur brut) selon Rafael Correa. Dans une économie souffrant déjà de la chute des cours du pétrole et ayant stagné en 2015 (+0,1%), le président socialiste a appelé les habitants à mettre la main au porte-monnaie.

Donc pour faire face aux dépenses, le gouvernement équatorien espère récupérer, à travers de fortes hausses d'impôts, un milliard de dollars. "La reconstruction sera longue, mais ensemble nous surmonterons cette tragédie", a assuré jeudi sur Twitter le président Rafael Correa, après avoir annoncé la veille une mesure drastique pour financer l'après-séisme: la hausse de deux points de la TVA, qui passera à 14% pendant un an.

Le secteur touristique inquiet

Outre la hausse temporaire de la TVA, les salariés verseront une contribution sur salaire obligatoire, modulée en fonction de leurs ressources, tandis que ceux dont le patrimoine dépasse un million de dollars devront verser une somme équivalant à 0,9% de leurs biens. Rafael Correa a également annoncé la vente d'actifs de l'État "pour surmonter ce moment difficile", sans toutefois préciser lesquels.

Le secteur touristique, appelé à devenir une activité phare de l'Equateur pour compenser la chute des revenus pétroliers, pourrait souffrir durablement du séisme. "Ce qui nous inquiète, c'est l'après. Comment reconstruire et comment faire pour que les gens puissent conserver leurs emplois et que ceci ne se transforme pas en une crise sociale?", se demandait José Ochoa, président de la Fédération hôtelière d'Equateur, interrogé par l'AFP. "Plus de 40 (hôtels) sont détruits, mais beaucoup d'autres ont été touchés au niveau de la structure", a-t-il ajouté.

D. L. avec AFP