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La Suisse lutte un peu plus contre l'évasion fiscale

La Suisse va signer un accord avec l'OCDE

La Suisse va signer un accord avec l'OCDE - -

Le gouvernement helvétique va signer une convention internationale avec l'OCDE qui donne aux gouvernements signataires les moyens de coopérer entre eux pour fixer et lever des taxes sur les non-résidents suisses.

La Suisse tente vraiment de rentrer sur le droit chemin. Le gouvernement fédéral a annoncé, ce mercredi 9 octobre, son intention de signer la convention internationale de l'OCDE sur les échanges d'informations fiscales. Cet accord concerne les non-résidents possédant des actifs en Suisse.

Dans un communiqué publié mercredi, le gouvernement fédéral se dit déterminé à se "conformer strictement aux règles internationales" en matière fiscale.

La signature de cette convention par la Suisse "confirme son engagement dans la lutte internationale contre la fraude ou l'évasion fiscale" et son souci de "préserver l'intégrité et la réputation de ses institutions financières", ajoute le gouvernement.

La ministre suisse des Finances, Eveline Widmer-Schlumpf, a été chargée de préparer un projet de loi permettant au pays de signer cette convention internationale, ratifiée par une cinquantaine de pays. Une trentaine l'applique déjà dont la France.

Le document, rédigé sous la houlette de l'OCDE et du Conseil de l'Europe, donne aux gouvernements signataires les moyens de coopérer entre eux pour fixer et lever des taxes sur les non-résidents suisses.

Le secret bancaire se lève peu à peu

L'accord prévoit également une clause optionnelle relative à l'automaticité d'échanges d'informations sur ces non-résidents, un point particulièrement sensible pour la Suisse, soucieuse de préserver le secret bancaire. Cette clause doit d'ailleurs faire l'objet d'accords séparés entre pays signataires, pour être effectivement appliquée.

Sous la pression des opinions publiques dans le sillage de la crise financière de 2008, la Suisse a dû céder un peu de terrain dans certains domaines en contrepartie de la sauvegarde du principe intangible à ses yeux du secret bancaire.

A titre d'exemple, la Suisse a ainsi consenti à rehausser à 35% contre 20% en 2011 le taux de taxation des comptes des ressortissants de l'Union européenne non-résidents et à transférer le produit de cette taxe à leur pays d'origine sans pour autant avoir à révéler leurs noms.

Le gouvernement suisse doit d'ailleurs engager sur ce point des discussions avec les autorités européennes en vue d'une remise à jour du dispositif. Actuellement la taxe est limitée en effet aux intérêts des comptes dépôts.

Mais Bruxelles entend l'étendre notamment aux dividendes sur actions, aux contrats d'assurance vie, et aux produits de cessions d'actions et d'actifs immobiliers.

Diane Lacaze & AFP