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Trichet: "il serait naïf de dire que le risque de contagion (grecque) est nul"

Jean-Claude Trichet était l'invité de BFM Business, ce mercredi 8 juillet

Jean-Claude Trichet était l'invité de BFM Business, ce mercredi 8 juillet - BFM Business

L'ancien président de la Banque centrale européenne était l'invité de BFM Business ce mercredi 8 juillet. Il est évidemment revenu sur le dossier grec.

La BCE tient le sort de la Grèce entre ses mains. La Banque centrale européenne a, depuis le début de la crise grecque, plusieurs fois maintenu le plafond des prêts d'urgence qu'elle a accordé aux banques grecques, les maintenant ainsi en vie.

C'est jusqu'à présent ce qui permet à l'économie hellénique de tenir encore debout. Une assistance qui prête à débat, la BCE n'ayant pas le droit de prêter aux banques jugées insolvables. Bon nombre d'observateurs considèrent que c'est le cas des banques grecques. Invité de BFM Business ce mercredi 8 juillet, l'ancien président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet a loué son action.

"Je ne crois pas qu'elle soit trop complaisante. Je ne crois pas non plus qu'elle soit trop dure. Elle fait exactement ce qu'elle doit faire", estime-t-il. La BCE est ainsi "dans une situation absolument incroyable où il y a une probabilité grande que le gouvernement grec ne respecte aucun de ses engagements et où elle continue de maintenir le niveau de cette assistance extraordinaire à hauteur de 89 milliards d'euros dans des conditions qu'elle renouvelle régulièrement", poursuit-il.

Le pari légitime de la BCE

Et donc, la BCE "fait le pari légitime qu'il va y avoir quand même l'espoir d'un accord et donc elle maintient ce concours exceptionnel", ajoute Jean-Claude Trichet. Il n'en reste pas moins que "si jamais elle constate un échec complet en fin de semaine (des négociations, ndlr) elle en tirerait immédiatement les conséquences", prévient l'ancien président de la BCE.

Et Jean-Claude Trichet de souligner le rôle néfaste qu'a selon lui joué Syriza depuis son accession au pouvoir. "Six mois avant que le nouveau gouvernement arrive, ce pays était vu comme ayant 2,5% de croissance pour cette année, soit bien plus que nous, et 3,7% pour l'an prochain. Au bout de six mois on est probablement à -2%, peut-être pire", analyse-t-il. "Le temps est terriblement compté. Il faut restituer la confiance qui a disparu. C'est l'ardente obligation du gouvernement grec", a-t-il souhaité.

Evoquant le risque de contagion, Jean-Claude Trichet a enfin considéré que si l'Irlande et le Portugal "sont beaucoup plus solides" et rendent ainsi "la probabilité d'une contagion immédiate beaucoup plus faible", "dire qu'elle n'existe pas serait naïf".

J.M.