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Trump nomme le numéro 2 de Goldman Sachs à la tête de son conseil économique

Gary Cohn était jusque là l'éternel numéro deux de Goldman Sachs

Gary Cohn était jusque là l'éternel numéro deux de Goldman Sachs - Bryan R Smith - AFP

Le président élu a nommé Gary Cohn à la tête du National Economic Council. Ce dernier aura pour mission de concevoir des politiques économiques qui "feront augmenter les salaires" et donneront "de nouvelles opportunités" aux Américains.

Donald Tump pioche encore chez Goldman Sachs. Après avoir choisi comme secrétaire du Trésor Steve Mnuchin, un ancien dirigeant de la banque d'affaires américaine, son équipe a annoncé lundi 12 décembre la nomination de Gary Cohn (56 ans), le numéro 2 de Goldman Sachs, à la tête de la National Economic Council, une institution créée en 1993 par Bill Clinton et qui fait office de Conseil économique du Président.

Gary Cohn, "aidera à concevoir des politiques économiques qui feront augmenter les salaires, mettront fin à l'exode des emplois à l'étranger et donneront naissance à de nouvelles opportunités pour les Américains qui rencontrent des difficultés. Il a une large compréhension de l'économie et utilisera toute son expérience pour s'assurer que les Américains seront de nouveau vainqueurs", a affirmé Donald Trump dans un communiqué. Il remplacera à ce poste Jeffrey Zients qui dirige cette instance depuis 2014.

"Je partage la vision du président élu Trump qui vise à s'assurer que chaque travailleur américain a sa place dans une économie florissante et nous nous attacherons à bâtir une nation forte, dynamique et prospère", a affirmé pour sa part Gary Cohn, cité dans le même communiqué.

Un vétéran de Wall Street

"Je suis heureux de voir que Gary (Cohn) va mettre ses talents et son expertise au service de la Maison Blanche et fera ce qu'il faut pour renforcer notre économie afin qu'elle profite à tous les Américains", a réagi lundi Lloyd Blankfein, le PDG de Goldman Sachs.

Gary Cohn, vétéran de Wall Street qu'il fréquente depuis les années 1990, date de son entrée chez Goldman Sachs, est l'un des visages publics les plus connus de l'établissement. Avec son gabarit de rugbyman et un crâne dégarni, il apparaît régulièrement sur les plateaux de télévision pour s'exprimer sur la santé des marchés financiers et de l'économie mondiale.

De famille modeste, ce trader, marié et père de trois enfants, qui a souffert de dyslexie dans sa jeunesse, a commencé par vendre des fenêtres et travaillé dans la sidérurgie avant de rejoindre la prestigieuse banque de Wall Street.

Lassé d'être le numéro deux

Il y a dirigé la division de courtage des obligations, des devises et des matières premières (fixed income), vache à lait de l'établissement. Promu directeur des opérations de Goldman Sachs, il était le dauphin désigné du PDG Lloyd Blankfein aux commandes depuis 2006.

Mais devant des signes de plus en plus clairs que Lloyd Blankfein n'allait pas lâcher les rênes de sitôt, après avoir vaincu un cancer, des discussions sur son avenir avaient eu lieu au sein de la banque, selon une source proche du dossier.

Le "gouvernement Goldman Sachs"

Sa nomination risque de raviver les critiques sur un "gouvernement Goldman Sachs" puisque Gary Cohn est le troisième dirigeant de la firme à rejoindre l'administration de Donald Trump, qui prendra ses fonctions en janvier.

Outre Steven Mnuchin, Steve Bannon, un autre "Goldman Boy", a été propulsé conseiller stratégique à la Maison Blanche. Anthony Scaramucci, un autre ancien dirigeant de Goldman Sachs, fait partie de l'équipe de transition.

Ces nominations tranchent avec le ton adopté par Donald Trump pendant la campagne quand il dénonçait les liens entre son adversaire Hillary Clinton et la puissante banque dont deux des PDG ont été secrétaires au Trésor sous Bill Clinton (Robert Rubin) et George W. Bush (Henry Paulson).

Il était allé pendant la campagne jusqu'à inclure dans une vidéo le visage de Lloyd Blankfein parmi ceux qu'il accusait alors de confisquer le pouvoir.

J.M. avec AFP