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La TVA va doubler… au Japon

Shinzo Abe veut éviter que la hausse de la TVA freine la reprise

Shinzo Abe veut éviter que la hausse de la TVA freine la reprise - -

La TVA va passer de 5% actuellement à 10% en octobre 2015. Pour les ménages japonais, cela représente une charge de 45,3 milliards d'euros. En comparaison, l'augmentation à venir sur les ménages français sera de 7 milliards d'euros.

Les ménages français ne sont pas les seuls à trinquer. La hausse de la TVA au 1er janvier va coûter aux consommateurs près de 7 milliards. Mais les Japonais vont, eux, avoir une addition encore plus salée. L'augmentation de la TVA dès l'an prochain va représenter une nouvelle charge de l'ordre de 6.000 milliards de yens (45,3 milliards d'euros), ont déclaré vendredi 13 septembre des représentants du secteur privé au sein d'un important organisme gouvernemental.

Dès janvier 2012, le premier ministre japonais, Yoshihiko Noda, avait annoncé son intention de faire passer le taux de TVA de 5% à 8% en avril prochain et à 10% en octobre 2015.

Si le gouvernement persiste dans son projet, il doit prendre des mesures d'accompagnement pour amortir son impact sur les bas revenus et stimuler l'investissement des entreprises, ont précisé les membres du Conseil de politique économique et budgétaire. Ils estiment également que la Banque du Japon doit continuer de prendre des mesures pour atteindre son objectif d'une inflation de 2% à une date anticipée.

Paquet de mesures

Le Premier ministre Shinzo Abe a chargé le ministre des Finances Taro Aso et le ministre de l'Economie Akira Amari de concevoir un paquet de mesures afin que la hausse de la TVA ne remette pas en cause la sortie de la déflation.

Pour le gouverneur de la Banque du Japon Haruhiko Kuroda, cité par Akira Amari, le problème n'est pas là: la hausse de la TVA ne remet pas en cause l'objectif d'en finir avec la déflation, ni celui d'atteindre une inflation de 2%.

Pour autant, les deux ministres diffèrent totalement sur le train de mesures à mettre en oeuvre.

Taro Aso pense qu'il est inutile d'accompagner la hausse de la TVA d'une baisse parallèle de l'IS (impôt sur les sociétés), comme le demandent les entreprises, et d'émettre de nouveaux emprunts pour financer les mesures de soutien.

Pour Akira Amari, un allègement de la fiscalité des entreprises est bel et bien envisageable, ainsi que des avantages fiscaux ciblés et tournés vers l'investissement productif.

Diane Lacaze & AFP